Face à la multiplication des crises mondiales, la tentation est grande de miser sur un « réarmement alimentaire » présenté comme la solution miracle à nos vulnérabilités. Pourtant, cette stratégie d’intensification agricole, loin de garantir notre souveraineté, aggrave notre dépendance et met en péril la résilience de notre système alimentaire.
Des chiffres qui interpellent
Dans une note publiée aujourd’hui avec nos partenaires, nous mettons en lumière des faits préoccupants :
- Depuis le début du conflit en Ukraine, les importations françaises d’engrais russes ont bondi de 86 %. La France, pourtant grande puissance agricole, dépend désormais massivement de la Russie pour ses engrais et importe 95 % de son soja.
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La proposition de loi Duplomb, qui sera prochainement débattue, ne fait que renforcer un modèle agricole dépassé. Ce modèle nous enchaîne aux importations et aux fluctuations géopolitiques, tout en épuisant nos sols et nos agriculteurs.
Un modèle à bout de souffle
Poursuivre dans cette voie, c’est s’enfermer dans une logique productiviste qui ne répond ni aux enjeux écologiques, ni à la nécessité d’une véritable autonomie alimentaire. Les crises récentes l’ont montré : notre modèle agricole actuel est fragile et vulnérable.
La véritable souveraineté ne viendra pas d’une fuite en avant, mais d’une transformation profonde de notre système agricole :
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Briser notre dépendance aux engrais de synthèse importés
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Relocaliser massivement la production de protéines végétales
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Investir sérieusement dans la transition agroécologique et accompagner la réduction de la consommation d’engrais de synthèse, notamment via une alimentation « moins et mieux » de viande
L’autonomie alimentaire n’est pas un luxe écologique, c’est une nécessité stratégique et urgente.
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