Les scientifiques sont unanimes : le réchauffement climatique détruit plus rapidement le milieu marin que les écosystèmes terrestres. Augmentation de la température de l’eau, disparition et migrations d’espèces, blanchissement des coraux, destruction des habitats… les conséquences sont dramatiques et l’origine de ces changements est simple. C’est l’homme qui en est responsable.
Alors qu’ils représentent 70% de la surface de la planète, seul 4% des océans sont actuellement protégés ! Un chiffre dérisoire face aux nombreux dommages que subissent les écosystèmes marins. Pêche illégale ou en eau profonde, pollutions par les plastiques ou les déchets nucléaires, tourisme… toutes ces activités ont un point commun : l’homme. Cette omniprésence détruit progressivement les habitats naturels (coraux), diminuent les stocks de poissons et provoquent des déséquilibres importants dans la chaine alimentaire. Par exemple, si des mammifères sont péchés à l’excès pour leur capacité à nourrir plusieurs personnes (baleine bleue) ou leurs supposées vertus (ailerons de requin), les plus petites espèces prolifèrent. À l’inverse, si ce sont les petites espèces qui sont péchées, les mammifères ne peuvent plus se nourrir et meurent. Des réglementations existent pour les espèces protégées, ce qui n’est pas le cas des poissons péchés en masse ni celui de ceux capturés accidentellement qui représentent plus d’un quart des prises et sont souvent rejetés morts dans la mer.
L’exemple symbolique de la Grande Barrière de corail
Les océans limitent le réchauffement climatique en régulant la température globale de la Terre mais cette action est catastrophique pour le milieu marin. Le blanchissement des récifs coralliens de la Grande Barrière de corail en Australie en est emblématique. En changeant de couleur, les coraux meurent et privent les poissons de leurs habitats naturels, ce qui modifie leurs zones de reproduction et entraine de fortes migrations. Classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la Grande Barrière de corail abrite des centaines d’espèces de coraux et des milliers d’espèces de poissons. Son état de santé est donc suivi de près par les scientifiques. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), 30% des récifs coralliens ont déjà disparu et si la température moyenne globale de la Terre dépasse les 2°C dans les années à venir, le blanchissement des coraux se répandra au niveau mondial.
Une prise de conscience primordiale
À l’occasion de son Congrès mondial de la nature début septembre à Hawaï, l'UICN* a publié une étude complète sur l’état des océans et évoqué plusieurs recommandations. Parmi elles, la reconnaissance de la gravité des impacts du réchauffement des océans sur les écosystèmes, le développement des aires marines protégées, la mise en place d’une protection juridique pour la haute-mer, une meilleure évaluation des risques sociaux et économiques, la réduction des lacunes dans les connaissances scientifiques et bien sûr une réduction rapide et significative des émissions de gaz à effet de serre. À l’issue de ce congrès, 14 nouveaux Points de l’espoir destinés à protéger des aires marines essentielles pour la santé des océans ont été nommés.
* Union internationale pour la conservation de la nature
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