Nous vivons la sixième extinction majeure des êtres vivants. La disparition et la dégradation des habitats naturels en est une des causes majeures. La désertification touche aujourd’hui près de 2 milliards d’hectares sur la planète, soit 40 % des terres émergées, parmi lesquelles 500 millions d’hectares de terre agricole.
Les origines de ces dégradations sont multiples et variables selon les lieux : le changement climatique et les activités humaines (déforestation, surpâturage, excès de labour, arrachage des haies, utilisation de pesticides, excès de fertilisation chimique et défaut de recyclage, etc.). Les conséquences sont dramatiques pour les populations, qui voient disparaître des sols cultivable ainsi que des races et variétés locales seules garantes de la durabilité de notre alimentation, pour les espèces vivantes, privées d’habitat, et pour la stabilité du climat. À titre d’exemple, la déforestation représente à elle seule plus de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
A la désertification dans les pays du Sud s’ajoute l’artificialisation des sols au Nord, artificialisation qui se traduit par le bétonnage et le goudronnage qui gagnent sur les espaces naturels (construction de bâtiments, d’infrastructures de transports, de parkings...). En France, c’est l’équivalent d’un département qui disparaît ainsi tous les 7 ans, réduisant les terres disponibles pour les cultures et la biodiversité.
Heureusement, les solutions techniques et financières existent, comme la mobilisation des « financements climat » pour lutter contre la déforestation et lancer des programmes massifs de reforestation.
Par ailleurs, la réhabilitation des terres dégradées permettrait de séquestrer une part importante des émissions mondiales de CO2 pour un coût moyen de 20 à 30 dollars par tonne de CO2 (à condition de ne pas utiliser de pesticides).
Il s’agit également, en particulier dans les pays du Nord, de développer des politiques d’aménagement du territoire qui préservent les espaces naturels et limitent l’artificialisation des terres. Il s’agirait aussi de rétablir les continuités entre les espaces naturels afin que les espèces puissent se déplacer et ainsi assurer leur survie. C’est tout l’objet des réseaux écologiques, comme la Trame verte et bleue en France, qu’il faut continuer à soutenir. En matière d’agriculture, il faudrait développer l’agroécologie, qui est à même de nourrir les hommes tout en renouvelant la fertilité des sols, en assurant la dynamique de la biodiversité et le stockage du carbone.
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