Donald Trump a d’annoncé qu’il tournait le dos à la lutte contre les changements climatiques en sortant de l’Accord de Paris sur le climat. Il cède ainsi aux intérêts des énergies fossiles, au détriment d’une large majorité des Américains et du reste de la population mondiale et tout particulièrement les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques. Cependant, cette décision ne remet pas en question l’urgence climatique et déjà certaines villes comme New York ou Pittsburgh ont annoncé vouloir continuer à appliquer l’Accord de Paris. De même, des Etats comme la Californie et Hawaï continuent à mettre en place leur plan climat afin de baisser les émissions de GES. Mais quelles sont les conséquences de cette décision ? Et peut-il réellement sortir de ce traité ?
Un acte stupide et criminel qui va à l’encontre de l’histoire
Avec cette décision, Donald Trump privilégie les intérêts de l’industrie des énergies fossiles sur son propre territoire en sacrifiant les populations les plus pauvres et au détriment du taux d’emploi américain puisqu'il y a trois fois plus d’emplois dans les énergies renouvelables que dans les énergies fossiles. La délibération s’est par ailleurs, faite sans prendre en considération la volonté des entreprises et des citoyens américains qui sont largement favorables au maintien de la première puissance mondiale dans l’Accord. Selon un sondage 71% des Américains sont, d’ailleurs favorables au maintient des Etats-Unis dans l’Accord de Paris.
Cette décision sanctionne d’abord les individus les plus menacés par la lutte contre le changement climatique et qui en subissent les conséquences. Elle intervient alors même que les effets du dérèglement climatique sont déjà visibles un peu partout dans une monde, comme par exemple sur le le continent africain qui est actuellement touché par une grave crise alimentaire. D’ailleurs, d’ici à 2030, 100 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté à cause du changement climatique .
Cette décision ne signe pas l’arrêt de mort de l’Accord de Paris car tous les autres pays ont rappelé leurs engagements et leur volonté de le mettre en place, notamment les pays émergents comme la Chine, l’Inde ou encore le Brésil qui font partie des plus gros pollueurs de la planète. D’ailleurs, ce n'est pas la première fois que le gouvernement des Etats-Unis tourne le dos à la lutte contre le changement climatique. La communauté internationale doit maintenant être unie afin d’atteindre les objectifs fixé de l’Accord de Paris. En matière de financement par exemple, la promesse d’atteindre 100 milliards de dollars par an à destination des pays du Sud doit être tenue par les pays riches.
Une opportunité à saisir
Cette décision est un signal d’alarme pour les autres pays qui doivent davantage les inciter à respecter les engagements de l’Accord de Paris. Une coalition des pays engagés doit se créer pour accélérer la transition écologique au niveau mondial, et notamment insister sur la sortie des énergies fossiles. L’UE et la France doivent faire preuve d’exemplarité en relevant leurs engagements de réductions de GES. Par ailleurs, elles doivent se montrer irréprochables sur le plan interne en instaurant un prix du carbone beaucoup plus élevé et en arrêtant de signer des accords commerciaux climaticides comme le TAFTA ou encore le CETA. A ce titre la politique commerciale européenne doit devenir un levier pour accélérer la transition écologique. Cela commence par l’interdiction de l’importation des hydrocarbures et du charbon américain. La France doit quant à elle appliquer la loi de transition énergétique et engager une transition dans le secteur agricole. Une mesure phare à prendre rapidement par Emmanuel Macron serait de geler de manière définitive les permis miniers pour le pétrole, le gaz et le charbon sur l’ensemble du territoire français, ainsi que le Président s’y était engagé pendant la campagne présidentielle.
Au-delà des annonces, les Etats Unis peuvent – ils sortir de l’Accord de Paris ?
Selon les termes de l’Accord de Paris, le secrétariat général des Nations Unies ne sera notifié de ce départ que le 4 novembre 2019, soit trois ans après l’entrée en vigueur du traité, et ne prendra effet qu’un an plus tard. Cependant, même si cette décision ne sera effective juridiquement qu’en 2020, Donald Trump va opérer un net recul dans la politique climatique américaine. Ce qui a déjà commencé dès l’arrivée au pouvoir de ce dernier en annonçant l’abrogation de toutes les initiatives climatiques lancées par son prédécesseur, notamment en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du charbon.
Cette décision aura sans aucun doute des conséquences diplomatiques et commerciales fortes, qui se traduiront notamment par une perte d’influence à l’échelle internationale.
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