C’est le mois de février et vous mourez d’envie de cuisiner une ratatouille. Tomates, courgettes et aubergines sont dans votre liste de courses, mais une fois en magasin vous hésitez : est-ce mieux de choisir des légumes bio, même s’ils sont importés, ou bien faut-il privilégier les légumes français, mais cultivés sous serre chauffées ? On vous aide à y voir plus clair.
Côté santé, le bio a de nombreux avantages...
En effet, le label agriculture biologique garantit l’absence d’utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse. C’est un bénéfice à ne pas négliger car la population est exposée aux pesticides principalement à travers les résidus trouvés dans leur alimentation. L’avantage des aliments produits en agriculture biologique :
- ils contiennent moins de résidus de pesticides que ceux produits en agriculture conventionnelle.
- ils contiennent plus de composés antioxydiants et anti-inflammatoires, qui permettent à la fois de lutter contre le vieillissement prématuré de nos cellules et d’empêcher l’apparition de certaines maladies. Une étude a d’ailleurs démontré que les personnes qui consommaient régulièrement des produits bio avaient 25 % de chances en moins de contracter un cancer.
...et contribue à la préservation de la biodiversité
L’agriculture intensive et les pesticides sont l’une des premières causes de la perte de la biodiversité, notamment des oiseaux et des pollinisateurs. Or :
- 35 % de la production mondiale d’aliments dépend des pollinisateurs.
- Les oiseaux ont de multiples avantages pour l’agriculture : ils contribuent à la pollinisation, ils disséminent les graines, ils luttent contre les ravageurs, les mauvaises herbes et apportent des éléments nutritifs au sol avec leurs excréments.
Au contraire, l’agriculture bio, grâce à son non-utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse, préserve la biodiversité.
Côté empreinte carbone, le produit sous serre chauffée est le pire
Les aliments importés nécessitant un transport par avion ou par bateau sur de longues distances ont un bilan carbone bien plus lourd qu'une production française ou européenne (pour exemple : citrons d'Amérique du Sud et haricots verts d'Afrique). Néanmoins :
- Le transport représente 5% de l’empreinte carbone d’un aliment.
- La production agricole, de la plantation à la récolte, représente autour de 80% de l’empreinte carbone (source : ADEME). Lorsque le produit est cultivé hors saison et donc sous serres chauffées, l’empreinte carbone et énergétique explosent. Par exemple, la production d’une tomate sous serre chauffée en hiver a 6 fois plus d’impact que la production de la même tomate en saison.
En juin 2023, le Conseil d’État a réautorisé la culture de tomates, poivrons, concombres et courgettes en agriculture biologique sous serres chauffées entre le 23 décembre et le 30 avril (hors saison donc…). Cela fait suite à une demande des syndicats agricoles majoritaires, qui dénonçaient la concurrence déloyale subie du fait des importations bio provenant d’autres pays comme l’Espagne alors qu’une production française était possible, à condition d’utiliser des serres chauffées énergivores. Cette mesure a cependant fait réagir de nombreux agriculteurs bio qui estiment que produire hors saison, même en agriculture biologique, va à l’encontre de la philosophie du bio : produire en accord avec la nature.
Cet exemple nous démontre à quel point consommer de saison a une influence sur les filières agricoles !
La meilleure option sera toujours de consommer de saison !
Le meilleur produit pour soi et pour la planète est celui qui est produit durablement, notamment en bio, et au plus proche de chez soi pour limiter l’impact du transport et bien sûr pour soutenir les filières agricoles locales.
Mais pour ce faire, il est indispensable de respecter les saisons des fruits et légumes ! Sinon nous serons toujours confrontés à un choix qui ne sera jamais idéal.
La FNH suit actuellement au déploiement d’un affichage sur les produits alimentaires, développé par les pouvoirs publics français, afin d’indiquer l’impact environnemental de chaque aliment et d’orienter au mieux les choix. Si nos différentes demandes sont prises en compte, ce dispositif facilitera les choix de toutes et tous et orientera vers les produits les plus durables pour le climat, la biodiversité et les ressources naturelles.
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