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Néonicotinoïdes : 31 organisations demandent aux parlementaires de s'opposer au projet de loi ré-autorisant leur usage

Publié le 07 septembre 2020 , mis à jour le 09 janvier 2023

Le gouvernement vient de présenter un projet de loi pour permettre – dès la campagne 2021 et le cas échéant les deux campagnes suivantes – une dérogation à l’interdiction des néonicotinoïdes. Cette dérogation qui n’est dans les faits pas circonscrite à la culture de la betterave, ouvre la boîte de Pandore. 31 organisations, dont la Fondation pour la Nature et l'Homme, demandent aux parlementaires dans un courrier d’avoir le courage politique de s’opposer à un projet de loi dangereux pour la biodiversité et pour l’avenir de notre agriculture.

Pourquoi nous demandons aux parlementaires de s'opposer au projet de loi ? 

  • Les néonicotinoïdes ont des effets délétères avérés inacceptables sur les insectes pollinisateurs et sur la biodiversité, sur la qualité des sols et de l’eau, et sur la santé humaine. Vingt ans d’études scientifiques l’ont prouvé et ont abouti à la décision de les interdire. Accepter la réautorisation des néonicotinoïdes est en contradiction totale avec les alertes des scientifiques (invitant à protéger davantage la biodiversité) et encourage un modèle agricole à bout de souffle. Cela conduirait nos agriculteurs dans une impasse. 
  • Les solutions alternatives au recours de ces produits dangereux existent et doivent être développées et soutenues. En dernier recours, des fonds d'urgence éco-conditionnés peuvent être débloqués durant la transition pour compenser d'éventuelles pertes et transformer les pratiques agricoles.
  • L’opinion rejette massivement ce recul inacceptable proposé par le gouvernement. 7 Français sur 10 se disent opposés à cette dérogation d'après un récent sondage . Près de 130.000 citoyens et citoyennes ont également signé une pétition contre la dérogation en seulement quelques jours. 

10 bonnes raisons pour dire non à la dérogation de l'interdiction des neonicotinoïdes

1. L'interdiction de planter des cultures à fleurs ne protègera pas les abeilles et la biodiversité, car 80% des substances actives des semences enrobées ne sont pas absorbées par la plante et vont des la terre et les eaux.

2. Les dérogations ne pourront pas être annulées si l’hiver n’était pas doux.

3. Des recherches menées par l’ANSES démontrent que des résistances aux « néonicotinoïdes » commencent à apparaitre.

4. La survie de la filière betterave ne dépend pas des néonicotinoïdes.

5. Notre souveraineté alimentaire en termes de sucre n'est pas menacée.

6. Les abeilles et le miel ne sont pas moins importants que le sucre.

7. Il existe des alternatives aux dérogations prévues pas la loi.

8. Cette loi ouvre la boite de Pandore en offrant la possibilité d’ouvrir des dérogations à tous les types de culture.

9. Cette loi marquerait une régression du droit de l'environnement.

10. Nous devons changer de modèle agricole pour le sauver, et de vraies solutions politiques existent pour cela. 

 
Les organisations signataires :
Générations Futures, la Fondation pour la Nature et l’Homme, le Syndicat National d’Apiculture, Agir pour l’Environnement, Attac France, Bio consom’acteurs, Combat Monsanto, la Confédération Paysanne, la Fédération CGT Equipement-Environnement, la Fédération Nature & Progrès, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Foodwatch France, France Nature Environnement, Greenpeace France, Ingénieurs sans frontières, Justice Pesticides, les Amis de la Terre, la Ligue de Protection des Oiseaux, Nous voulons des coquelicots, Pollinis, le Réseau Environnement Santé, Terre et Humanisme, Terre d’Abeilles, l’Union nationale des apiculteurs français, l’Union syndicale Solidaires, WECF France, WWF France, Eau et rivières de Bretagne,Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique, UFC-Que Choisir.

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