Des études qui montrent l’impact de la pollution de l’air sur la santé publique en France et à l’échelle mondiale se multi-plient. Elles publient des chiffres de plus en plus inquiétants qui appellent à l’action immédiate.
Le transport routier dont notamment le parc de véhicules qui roulent au diesel est une des sources majeures à l’origine de cette pollution.
Rendre la sortie du « piège diesel » socialement, écologiquement et économiquement acceptable
Télécharger la note (format pdf - 2 Mo)Les scandales autour des tricheries ou « des optimisations » de la mesure des émissions des véhicules diesel ont réveillé les gouvernements et l’opinion publique. Des signaux politiques se multiplient (annonce du rattrapage de l’écart entre les taxes sur le diesel et l’essence, mise en place de zones à circulation restreinte, et certificat crit’air, Programme Villes Respirables en 5 ans) pour mettre un frein à ces pratiques frauduleuses et pour rompre avec la politique de soutien historique au diesel, mais le temps de réaction n’est pas adapté à l’urgence du sujet.
La France est très impactée par les dépassements d’émissions « réelles » car son parc de véhicules est particulièrement « dieselisé ». Cette situation est clairement le résultat d’un choix politique : l’émergence du diesel a été soutenue pendant de longues années par des dispositifs fiscaux d’importance (un avantage fiscal par rapport à l’essence, des remboursements de TVA etc.). En conséquence, il appartient maintenant au gouvernement de corriger cette mauvaise orientation et de rendre la sortie du diesel socialement et économiquement acceptable.
Si la « dédiesélisation » du parc automobile s’impose, il ne faut pas oublier que l’essence est considérée comme cancérigène probable par l’OMS et a un impact très néfaste sur le climat. Sortir du piège du diesel passe donc nécessairement par une remise en cause de l’hégémonie du mode routier dans les déplacements de per-sonnes et le transports de marchandises et par des solutions moins polluantes et plus économes en carburant, notamment pour les ménages à faibles revenus dépendants d’un véhicule diesel. Enfin, il est grand temps d’accompagner les reconversions nécessaires des constructeurs automobiles français qui ont suivi et influencé la logique gouvernementale de l’incitation au diesel.
Aussi faut-il assurer que cette transition du diesel soit compatible avec les engagements climatiques de la France. Il ne s’agit pas uniquement de remplacer des voitures polluantes par des voitures plus efficaces mais aussi de créer des réelles alternatives à la voiture « solo ». Cette note se penche sur les leviers qu’il est possible d’activer au niveau des politiques publiques nationales pour éviter que la transition en cours ne fragilise davantage les ménages pris dans ce qu’on pourrait appeler « le piège du diesel ».
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