Il parcourait le monde depuis 30 ans pour réaliser des documentaires. Un jour, le cinéaste Jean-Michel Bertrand en a eu la nausée de tous ces voyages. Un besoin irrépressible l’a pris de retourner dans les montagnes de son enfance en se fixant un pari insensé. Au prix de semaines, de mois, d’années si nécessaire de pistages et d’affûts dans une vallée retirée et totalement sauvage de son choix, Jean-Michel Bertrand s’est juré d’apercevoir un jour des loups. Mais aussi de les filmer et d’en faire un film pour le cinéma qui raconte sa quête de l’animal sauvage par excellence.
Le point de départ
Quelques mots de Jean-Michel Bertrand :
"J’ai la passion pour la nature sauvage parce que j’ai le sentiment qu’une bonne partie des réponses aux questions fondamentales qui nous taraudent se trouve là... Tout près de nous. Il suffit d’ouvrir la porte et d’essayer de comprendre.
Au début de cette nouvelle aventure, j’ai bien conscience que je vais faire un film sur un animal que je ne verrai peut-être jamais. De la même façon que j’ai filmé l’aigle, je veux filmer le loup sauvage et libre. Tout le monde est tellement habitué aujourd’hui à voir des loups filmés de très près, dans toutes les situations.
Pour moi observer ou filmer les animaux sauvages dans leur milieu, c’est une immersion, un parcours initiatique qui prend beaucoup de temps et qui n’est jamais gagné d’avance. Et ce sentiment fabuleux de se sentir chaque jour un peu plus perméable aux mystères du monde et vivre une vraie histoire d’amour avec la nature, dans les Alpes en particulier. Une histoire qui aura durée 3 ans."
Une extraordinaire quête
Mes sentiments sont mélangés entre exaltation et trouille.Trois ans ne seront pas de trop pour réussir ce pari. Il va falloir agir en deux temps. Première étape, le repérage. Passer des semaines et des mois à observer, à partir de points stratégiques, tout ce qui se passe sur le territoire. Dans un deuxième temps, je vais me servir des indices que j’ai pu observer pour poser, à plusieurs endroits qui me paraissent favorables, des caméras automatiques qui se déclenchent au moindre mouvement, de jour, comme de nuit.
L’autre impératif que je m’impose très vite, c’est ma façon de me comporter et d’exister sur le territoire supposé des loups. Je dois à tous prix faire partie de ce territoire. Pour parvenir à cela, je décide de me déplacer sur le territoire seulement en pleine journée entre 10h et 17h, aux heures où les loups bougent le moins, et de systématiquement dormir sur place en pleine montagne. Surtout ne pas les surprendre. Telle est ma devise !
Devenir invisible
L’affût me plonge dans une sorte d’état second. Mais aussi, au fil du temps et de la pratique, il apporte une sorte d’ultra lucidité qui permet d’être prêt et concentré au moment de tourner une séquence importante. C’est en fait une autre façon d’appréhender le temps qui passe, le monde qui s’agite et bien sûr, une occasion de se retrouver seul face à soi-même.
L’affût, c’est aussi ces moments de découragement quand on a passé plusieurs jours et plusieurs nuits sans sortir et que l’on n’a pas fait une seule image.
C’est une démarche qui va à l’encontre de la société du « tout plus vite » et « tout tout de suite ». Mais c’est surtout la promesse de rencontres uniques et d’émotions profondes. Lorsque l’animal rêvé est là, à portée d’objectif et que la lumière devient magique... alors là, on se dit qu’on a eu raison d’y croire et d’être resté encore et encore.
La Fondation soutient ce film et vous offre 10 places (valable pour 2 personnes) pour aller le voir. Pour recevoir votre invitation nous vous proposons de retweeter le tweet que nous avons posté à ce sujet sur notre compte Twitter. Un tirage au sort des retweets de notre tweet sera effectué Jeudi 05 janvier à 15H00
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