Décryptage

Fin des voitures essences et diesel : accélérons !

Publié le 17 janvier 2022 , mis à jour le 18 janvier 2022

Dans un étude inédite, le Réseau action climat, la FNH, Greenpeace, le WWF et Transport & Environnement analysent les impacts climat du passage à la voiture "zéro émission". Le Green Deal européen prévoit en effet de mettre fin à la vente des voitures neuves essence et diesel, hybrides compris, d’ici 2035. En France cette échéance est fixée à 2040. Peut on prendre notre temps, ou faut-il aller plus vite ?  Aujourd’hui, nous alertons : il faut accélérer cette transformation ! C’est la condition pour respecter nos engagements et agir contre la dérive climatique.

Les 5 messages clés de l’étude

  • Une fin de vente des véhicules essence et diesels neufs en 2030 permettrait de respecter le budget carbone de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et le budget carbone européen “Fit for 55”. Toute année supplémentaire qui verra se poursuivre la vente de véhicules essence et diesel menacera le respect de nos objectifs climatiques et devra impérativement être compensée par des efforts additionnels sur d’autres leviers, et notamment le report modal.
  • En l’état, la France n’est pas sur la bonne trajectoire pour atteindre les objectifs de report modal fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). Dans le cadre d’un scénario de fin de vente en 2035, il faudrait aller jusqu’à doubler l’effort de report modal fixé par la SNBC au profit des mobilités moins polluantes (ferroviaire, transport en commun, marche et vélo).
  • Cette interdiction doit concerner les véhicules hybrides au même titre que les véhicules diesels et essences. L’étude souligne l’impact de la variation de la part d’hybrides rechargeables dans les différents scénarios : plus cette part est importante, plus on s’éloigne de nos objectifs climatiques.
  • La révision des normes de CO2 au niveau européen doit permettre de rehausser les seuils intermédiaires de réduction des émissions, et notamment ceux avant 2030. En particulier, 2025 doit favoriser une accélération de la réduction des émissions du secteur automobile.
  • La forte augmentation de la vente de SUV annule jusqu’à maintenant les bénéfices écologiques de l’électrification du parc. Cette tendance doit donc être inversée. Au niveau européen, il existe un paramètre de masse qui avantage les véhicules lourds, en assouplissant leurs contraintes d’émissions. Ce paramètre doit être supprimé. Dans la même logique, le malus poids doit être renforcé au niveau national.

En tant que présidente du Conseil de l'UE, la France doit montrer l'exemple !

Cette étude le confirme à nouveau : seulement une fin de vente des véhicules utilisant des énergies fossiles en 2030, nous permet de respecter nos objectifs climat. Toute année supplémentaire nous mène droit dans le mur. En prenant la présidence du Conseil européen de janvier à juin 2022, la France a le devoir d'accélérer la transition écologique de l'Europe et non pas de la retarder en abaissant l'ambition des mesures proposées ! 

Présidence française de l’Union européenne : que faut-il en attendre ?

Par ailleurs, n'oublions pas que la France a été condamnée pour inaction climatique par le Conseil d'Etat et le Tribunal administratif en 2021. L'Etat est obligé d'agir en 2022 pour nous remettre sur la bonne trajectoire. Reporter la fin de vente à 2040 cela voudrait dire éloigner davantage la France de ses objectifs climat... un non-sens !

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