Extraits:
A trois mois de la conférence de Paris sur le climat, percevez-vous les premières lueurs d'un accord ?
Il n'y a pour l'instant qu'une chose dont on peut être sûr : quelle que soit l'issue de la conférence de Paris, vous aurez 195 engagements chiffrés, ce qui est inédit dans l'histoire de la communauté internationale. Mais je crains qu'ils ne soient pas à la hauteur des enjeux. En même temps, rien n'est joué. A ce stade mieux vaut être inquiet, plutôt que trop optimiste et se prendre finalement une douche froide, comme à Copenhague.
Quelles sont les conditions du succès ?
Elles sont entre les mains des pays les plus riches et les plus émetteurs de CO2. Tout d'abord donner un prix au carbone avec des montants progressifs qui convergeraient dans le temps vers un prix unique. C'est ce qu'on appelle le « corridor du carbone ». Il faudrait aussi que ces mêmes Etats fassent basculer progressivement, mais rapidement, vers la transition énergétique les 650 milliards de dollars de subventions annuelles allouées aux énergies fossiles. Ils doivent aussi s'engager sur une taxe sur les transactions financières dont la recette serait exclusivement affectée à l'aide au développement et à l'adaptation au changement climatique. Enfin, ils doivent investir massivement dans les technologies propres pour créer le marché, faire baisser les coûts et les rendre accessibles aux pays vulnérables. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra entrer dans une économie bas carbone, répondre au défi climatique et regagner la confiance des pays du Sud.
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