Propositions

Notre-Dame-des-Landes, prochaine étape : le référendum ?

Publié le 15 avril 2016 , mis à jour le 23 avril 2021
La date a été choisie, ce sera le 26 juin. La consultation locale devra alors décider si la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes a des chances d’aboutir ou non. Jugé surdimensionné par les experts, le projet continue de diviser les parties prenantes.

Le référendum est loin de faire l’unanimité. D’une part, la décision d’organiser la consultation uniquement en Loire-Atlantique est critiquée. Pour les organisations environnementales, dont la Fondation Nicolas Hulot, la Bretagne et les Pays de la Loire devraient participer au référendum puisqu’ils financent le projet. D’autre part, répondre par oui ou par non ne permet pas d’envisager de solutions alternatives et d’établir un dialogue démocratique, ce qui ne facilite pas un terrain d’entente.

Le rapport rendu le 5 avril par trois inspecteurs généraux des ponts, des eaux et des forêts a pourtant permis de confirmer la nécessité d’abandonner le projet pour favoriser un réaménagement de l’aéroport actuel de Nantes ou de réduire la surface pour le nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes à une seule piste au lieu de deux afin de limiter l’impact environnemental, le terrain concerné étant en zone humide et donc riche en biodiversité.

NDDL

Le CNTE (Conseil national de la transition écologique) a quant lui émis un avis consultatif négatif sur le projet d’ordonnance prévoyant le référendum jugeant le délai trop court pour assurer une bonne information des citoyens avant le référendum et le périmètre retenu pour la consultation trop restreint. Composé de syndicats d’entreprises, de collectivités, d’associations, de l’Etat et d’ONG (dont la Fondation Nicolas Hulot), le CNTE a exprimé la volonté de retravailler collectivement ce texte mais le gouvernement a choisi de l’ignorer et de transmettre dans la précipitation un projet d’ordonnance modifié à la marge au Conseil d’Etat.

Un projet qui stagne depuis plus de 50 ans

A l’origine, Notre-Dame-des-Landes devait accueillir le Concorde dans les années 1960. Le projet tombe quasiment aux oubliettes avant de refaire surface dans les années 2000. Le nouvel aéroport aurait ainsi pour objectif de désengorger l’aéroport actuel de Nantes, de limiter les nuisances sonores pour les nantais et de contribuer au développement économique de la ville. Les opposants au projet contestent ces arguments et considèrent le projet néfaste à plusieurs niveaux.

Mis à part l’impact environnemental, le caractère social entre en jeu. De nombreuses familles ont été menacées d’expulsions, leurs exploitations étant en plein cœur de la zone d’aménagement différé (ZAD) choisie pour l’accueil du nouvel aéroport. Rebaptisée « zone à défendre » par les opposants, les agriculteurs continuent de se mobiliser pour garder ces terrains. Très médiatisée depuis les manifestations de 2012 où les forces de l’ordre avaient procédé à l’évacuation des « zadistes » (occupants des ZAD), Notre-Dame-des-Landes est depuis devenue un véritable symbole au sein du milieu agricole. La Fondation Nicolas Hulot appelle le gouvernement à renoncer à ce projet surdimensionné plutôt que d’aller vers une consultation inutile !

L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?

Pour approfondir le sujet

PLF2023 : Il est urgent de soutenir la restauration collective face à l'inflation !
Des mesures-miroirs pour exiger les normes UE aux importations
Ajustement carbone aux frontières : quelles conditions pour un mécanisme juste et efficace ?