L’agriculture est contributrice d’environ un quart des émissions de GES (gaz à effet de serre). Dans le même temps c’est un secteur particulièrement fragile face au changement climatique. Le secteur agroalimentaire devra aussi répondre au défi de nourrir près de 9 milliards de personnes en 2050. Si le modèle agricole conventionnel a jusqu’alors tenu ses promesses en termes d’augmentation des rendements, les déséquilibres mondiaux, les émissions de GES, les pollutions et la surconsommation des ressources ne sont plus tenables. Il est donc nécessaire d’explorer des voies alternatives plus résilientes. Dans ce contexte quels sont les enjeux pour une alimentation soutenable et quelles sont les solutions en termes de production, de consommation et de nouvelles coopérations ?
S’adapter au réchauffement climatique impliquera des modifications dans la conduite des systèmes de culture et d’élevage actuellement pratiqués
Sècheresses, inondations, prolifération d’insectes ravageurs…L'agriculture est en péril face au dérèglement climatique.
Il est nécessaire d’aller vers la mise en œuvre des systèmes de production plus résilients. Associer étroitement agriculture et élevage, avec des assolements et des rotations de cultures bien plus diversifiés qu’aujourd’hui, à l’opposé des principes mêmes de l’agriculture industrielle qui incitent les producteurs à spécialiser toujours davantage leurs systèmes de culture et d’élevage.
L’agriculture est fortement contributrice du réchauffement, il faut donc réduire les émissions de GES et stocker du carbone dans la biomasse et dans les sols
L’agriculture en France représente près de 25% de notre contribution au réchauffement climatique global si l’on tient compte aussi des émissions de la production des engrais de synthèse, des produits pesticides et des matériels agricoles (comptés avec l’industrie).
Le protoxyde d’azote représente plus de 50% de la contribution de l’agriculture à l’effet de serre. Il est émis surtout lors de l’épandage des engrais azotés de synthèse (urée, sulfate ou nitrate d’ammonium, etc.).
Il existe heureusement des techniques inspirées de l’agroécologie qui permettraient de réduire assez vite les émissions des gaz à effet de serre et qui pourraient même, pour certaines d’entre elles, contribuer à séquestrer du carbone dans la biomasse végétale et dans l’humus des sols.
Cependant ces systèmes plus diversifiés vont en fait à l’encontre de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union Européenne et de celles menées au sein de chacun de ses 28 pays qui, pour produire à toujours plus grande échelle en vue de rester compétitifs sur les marchés internationaux, ont plutôt favorisé une spécialisation extrême des systèmes de production.
Cela supposerait que ces nouvelles politiques agricoles puissent contribuer à rémunérer des services environnementaux et climatiques d’intérêt général sans être pour autant dénoncées comme étant à l’origine de “distorsions de concurrence”.
Agroécologie et permaculture : comment une micro-ferme de 1,4ha a un potentiel de 100.000€ de CA annuel et de 3 emplois
En Touraine, une mini-exploitation d’à peine 1,4 ha expérimente depuis 2013 la rentabilité et la productivité d’un maraîchage s’inspirant des principes de la permaculture. Entre tradition et innovation, cette approche vise à reproduire le fonctionnement des écosystèmes, et de la forêt en particulier, sans aucun ajout de produit chimique. On mise sur la diversité et les associations de culture, la fertilité est produite in situ autant que possible, les sols sont bonifiés au lieu d’être exploités.
La durabilité des systèmes alimentaires n'est pas seulement une question de durabilité de la production : toutes les activités du système alimentaire (et tous les acteurs) doivent être prises en compte
Les systèmes alimentaires urbains sont d'importants contributeurs au changement climatique. Ils sont également particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique. 50% de la population mondiale vit en ville et ce chiffre va passer à 66% en 2050.
En terme d'atténuation, les actions à mettre en oeuvre sont diverses, et elles peuvent apporter des bénéfices multiples (restauration collective, évolution des pratiques alimentaires, préservation de l’activité agricole dans le périurbain).
Cependant, on constate que les actions sont encore trop souvent en silo. Quelques collectivités françaises (et dans le monde) commencent à développer une approche intégrée.
L’initiative Climate Change Urban Food, en partenariat avec UNEP, IUFN et la FNH, vise à une meilleure prise en compte de cette question dans la planification urbaine.
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