Depuis 2017, avec son partenaire Le Forim (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations) la Fondation Nicolas Hulot propose le programme Génération Climat : au-delà du dispositif de soutien financier dédié aux porteurs de projets entre 15-35 ans, tout est mis en œuvre pour sensibiliser les jeunes aux enjeux du changement climatique et aux inégalités qui en découlent. En les accompagnant dans leur réflexion et en les aidant financièrement dans l’action, Génération Climat les incite à devenir des acteurs de la solidarité et les encourage à donner vie à leurs projets en France ou à l’international.
Lauréate de la sélection 2020, l’association d’Antilles & d’Ailleurs basée depuis trois ans en Martinique, bénéficie ainsi du soutien de Génération Climat pour la création de son atelier couture solidaire « Patchwork ». Il offre une formation couture à des femmes sans ressources pour leur permettre de confectionner des produits d’hygiène de première nécessité : protections périodiques et couches bébé. Indispensables pour elles-mêmes, peu coûteux à réaliser à partir de tissus recyclés, la vente de leurs ouvrages contribue aussi à les sortir de la précarité.
A l’origine d’Antilles & d’Ailleurs : La découverte des réalités antillaises.
L’histoire d’Antilles & d’Ailleurs, c’est celle d’Émilie Albert, de Lavinia Ruscigni et de Julia Feist. Au cours de leurs pérégrinations et expériences de vie respectives, elles sont toutes trois parties à la rencontre de l’Autre, puis se sont retrouvées à travailler ensemble au sein d’une association de solidarité internationale à Strasbourg, il y a une dizaine d’années.
Aujourd’hui amies, Émilie, Lavinia et Julia conjuguent leurs talents au sein d’Antilles et d’Ailleurs qu’elles ont créée en Martinique en 2016. En quatre ans, l’équipe de l’ONG s’est agrandie avec Simone, Tania, Juliette, Éline et Jason (seul homme au milieu des femmes !). Restée fidèle à ses valeurs fondatrices : mixité, égalité, inclusion et lutte contre les discriminations, d’Antilles & d’Ailleurs se fixe pour objectif de réduire l’inégalité des chances entre la métropole et l’Outre-Mer. S’ajoutant aux opérations menées localement, ses missions privilégient la mobilité des jeunes, les échanges et les formations professionnelles courtes à l’étranger (notamment via Erasmus+)
Nous avons fait le constat que les jeunes, les professionnels des Antilles et de la Guyane françaises n’avaient pas accès aux mêmes possibilités que leurs homologues du continent européen. Nous avons donc voulu contribuer à combler des inégalités endémiques, structurelles, liées à l’histoire des territoires caribéens.
Patchwork redonne un horizon aux femmes désocialisées
C’est dans cet esprit de solidarité et de lutte contre la précarité de jeunes filles et de femmes migrantes très vulnérables en Martinique que d’Antilles & d’Ailleurs a pensé et mûri le projet Patchwork. Sans accompagnement, ces femmes, souvent des mères seules provenant des îles voisines (République Dominicaine, Haïti, Dominique et Sainte-Lucie) n’ont d’autres choix que la prostitution. Conçu comme un atelier Do It Yourself « Patchwork » leur apprend à confectionner des protections périodiques et couches bébé à partir de tissus recyclés. Un savoir-faire utile leur permettant non seulement de pourvoir à des besoins d’hygiène élémentaires mais aussi de vendre leurs ouvrages et faciliter ainsi leur insertion sociale.
3 mois de formation dispensée à 15 femmes pour les sortir de la précarité
Patchwork, l’atelier upcycling de couture d’Antilles & d’Ailleurs
Durant les trois mois que dureront la formation 15 femmes en situation de grande vulnérabilité vont participer à des ateliers « do it yourself » dont l’investissement de base sera financièrement soutenu par Génération Climat. Animés par une professionnelle du métier, ces ateliers formeront les femmes à la fabrication de produits réutilisables : couches bébé, serviettes hygiéniques, carrés démaquillants lavables à partir de matières textiles recyclées.
Patchwork accompagne les femmes dans l’apprentissage de la vie domestique
Menés sous formes d’ateliers de sensibilisation par les membres actifs du projet, l’économie domestique, le recyclage, la consommation responsable et l’industrie textile s’inscrivent naturellement dans les thèmes abordés lors de la formation. À elle seule, la collecte des vêtements et tissus de seconde main nécessaires à la réalisation de leurs ouvrages offre, via la gestion des déchets, une approche accessible et pragmatique des écogestes, et plus globalement une sensibilisation aux enjeux de l’écologie.
Grace à Re-store, d’Antilles & d’Ailleurs valorisera le travail de ces femmes
Trois ou quatre fois par an, d’Antilles & d’Ailleurs crée un événement shopping solidaire dans une boutique éphémère : Re-store. Basé sur un système d’échange, chacun a la possibilité d’apporter à l’avance ses belles pièces inutilisées pour obtenir un bon d’achat échangeable le jour J dans la boutique. Il est prévu d’offrir aux femmes ayant participé au programme Patchwork un espace consacré à la production de l’atelier : couches, serviettes hygiéniques lavables et carrés démaquillants réutilisables confectionnés durant les ateliers coutures seront accessibles à la vente. Une belle occasion de reconnaître la valeur de leur travail et de donner à ces femmes la visibilité qu’elles méritent. Re-store, c’est avant tout un lieu dédié à la sensibilisation et à l’évolution des habitudes de consommation liées à l’industrie textile, il y règne un esprit convivial, sans réel but commercial. La possibilité de commander un brunch élaboré à partir de produits locaux, à déguster sur place y ajoute une dimension festive. Une occasion supplémentaire pour ces femmes désocialisées de rencontrer d’autres femmes…
La Fondation Nicolas Hulot défend les valeurs de Patchwork.
Soutenir Patchwork c’est réaffirmer l’indissociable besoin de conjuguer les enjeux sociaux et environnementaux de la transition.
- Au niveau de l’environnement, en s’associant à un projet de réduction des déchets et de consommation responsable.
- Au niveau social, en contribuant à lancer une réelle dynamique au niveau local dans un projet qui prenne en compte les problèmes de précarité des femmes et de discrimination envers les populations vulnérables.
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