L’idée de départ : planter des micro-forêts urbaines pour restaurer des écosystèmes forestiers en ville. Pour leur premier projet à porte de Montreuil, Enrico et Damien (33 ans), fondateurs de l’association Boomforest, ont obtenu 14 000 votes pour le budget participatif de la ville de Paris en 2016. Depuis, ils poursuivent leur mission et plantent partout où la région Ile-de-France et la ville de Lyon les accueillent. Prochaine étape : former des citoyens motivés pour les rendre autonomes dans la création de micro-forêts. Un projet soutenu par notre dispositif Génération Climat.
Avec Génération Climat, la Fondation accompagne les jeunes vers l’engagement et la création d’initiatives pour le climat et la biodiversité en leur proposant des ressources pour comprendre et un soutien financier pour agir. Depuis 2016, nous avons aidé plus de 1 000 jeunes à concrétiser leur projet. Pourquoi pas vous ? Déposez votre dossier jusqu'au 2 octobre 2023 pour opter à un soutien financier.
Boomforest ou les maxi pouvoirs des mini-forêts urbaines
Paris, sa banlieue et en général les grandes villes sont des villes très minéralisées. Que faire ? Réimplanter de la nature dans ces déserts de béton offre alors de nombreux avantages :
- Pour la biodiversité : créer une trame boisée la plus continue possible permet de constituer un corridor reliant toute la microfaune (insectes, plantes, champignons, oiseaux et petits mammifères) de ces mini-forêts urbaines à des espaces forestiers plus lointains.
- Pour les habitants : ces parcelles végétalisées diversifient le paysage urbain et apportent un confort aux habitants en rendant leur lieu de vie visuellement et olfactivement plus hospitalier. Aussi, les plantations de ligneux peuvent en soi constituer un rempart contre les îlots de chaleur en cas de canicule, mais aussi contre le bruit en bordure des axes routiers où la circulation est dense. Créer des forêts vivantes dans une ville en impliquant les populations c’est par ailleurs permettre à ceux qui en sont géographiquement éloignés de tisser un lien avec la nature. Les chantiers de plantation sont un lieu d’interactions sociales autour d’un objectif commun et bénéfique à tous.
- Pour l’environnement : en plus de contribuer à capturer du CO2, les arbres assainissent l’air en absorbant les polluants et en fixant les particules fines émises par les transports, le chauffage et l’industrie.
Pour tout cela, créer des mini-forêts urbaines sur un talus, dans une cour d’école, dans l’enceinte d’un hôpital, sur un campus d’université, en bordure de périphérique ou même sur un rond-point prend tout son sens !
« Aux arbres citoyens ! » : la méthode Miyawaki en open-source pour rendre les citoyens autonomes
Après avoir mené à terme 21 projets de mini-forêts urbaines depuis 2016 avec plusieurs centaines de bénévoles (à Paris et dans sa banlieue - Chevilly Larue, Courbevoie, Cergy et Villiers sur Orge- et en région lyonnaise à Saint Priest et Givors), Guillaume et Damien (qui a rejoint l’association en tant que chargé de projet) souhaitent désormais encourager de nouveaux planteurs à porter en toute autonomie leur propre projet de micro forêts citoyennes. Objectif : 3 plantations menées de façon autonome dans les 3 prochaines années en Ile-de-France.
C’est dans cette perspective d’essaimage que Boomforest a sollicité le soutien de notre dispositif Génération Climat : grâce en partie au financement obtenu, ils pourront embaucher deux nouveaux encadrants pour favoriser la création de groupes locaux et les former grâce à des ateliers pédagodiques et des outils numériques.
Capitalisant sur leurs expériences de terrain, Guillaume et Damien s’emploient désormais à partager leurs connaissances de l’afforestation en open source. Un juste retour pour Guillaume qui reconnaît avoir énormément été aidé dans la compréhension et dans la mise en oeuvre de la méthode du Pr. Akira Miyawaki. Inventée dans les années 70, elle est toujours, 40 ans après largement utilisée au Japon par de nombreux collectifs citoyens comme "Inochi no Mori" et "Morino Project" dont les bénévoles ont été de précieux conseillers pour aider Boomforest à dupliquer leur modèle en France.
Cette méthode regroupe une série de pratiques qui permettent de faire émerger une communauté végétale adaptée au terrain où elle est plantée, que ce soit en zone rurale ou urbaine. Mais concrètement, quelles sont ses spécificités ? La plantation dense d'arbres, une attention particulière à la qualité du sol et un choix de la végétation adaptée au lieu. Par exemple, en Île-de-France, une forêt plantée selon cette méthode sera composée d’une trentaine d'espèces, dont le hêtre, le houx et le noisetier.
Les étapes à suivre pour des micro-forêts rapides et ultra denses
Pour planter sa micro-forêt, il est nécessaire en amont de fédérer une communauté, de mener des études de faisabilité avec les localités, de rechercher des budgets et des partenaires, puis sur un mode plus pratique d’entreprendre un certain nombre de démarches avant de planter : l’analyse du terrain (nature et profondeur du sol, régime hydrique, exposition) qui oriente la sélection des essences (espèces indigènes et locales exclusivement) pour la restauration d’une « végétation naturelle potentielle » c’est-à-dire qui serait spontanément présente sans l’intervention de l’homme et ses modifications sur l’environnement
Viennent ensuite la préparation des sols, l’amendement, puis enfin la plantation avec en moyenne 3 jeunes plants par mètre carré, dûment sélectionnés en amont afin d’assurer la coexistence des différentes niches végétales, celles qui vont accélérer le processus d’entraide et de compétition vertueuse des espèces entre elles.
Et après la plantation ?
Le suivi et l’entretien demandent un investissement de temps des bénévoles surtout les trois premières années. Une période principalement consacrée au désherbage pour permettre aux jeunes plants de croître plus rapidement, et à leur arrosage éventuel en cas de sécheresse prolongée. Après cette période de trois ans, la forêt est autonome et ne nécessite plus aucune intervention.
La compétition pour accéder à la lumière et la sélection naturelle sont à l’œuvre, ainsi qu’une collaboration et une entraide au sein de la communauté végétale ainsi reconstituée. Le temps passant, la jeune plantation devient rapidement un lieu propice au retour progressif de la biodiversité qui elle-même va contribuer à la dynamique de cette communauté végétale.
Après cette courte période d’entretien s’échelonnant sur trois années, la plantation présentant les différentes strates végétales arborées, arbustives et herbacée devient totalement autonome. Le laisser-faire va très rapidement la faire évoluer vers une micro-forêt ultradense.
« La nature a horreur du vide » et la colonisation rapide de l’espace par toutes les forces vivantes végétales et animales : de l’arbre aux mousses et champignons, puis des insectes, oiseaux et autres petits mammifères, nous prouve bien la résilience du vivant. Une lueur d’optimisme contre l’effondrement de la biodiversité grâce à quelques centaines de mètres carrés prêts à l’accueillir pour la préserver.
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Parce que des milliers de bras seraient nécessaires pour remettre de la nature dans tous nos espaces de vie, nous avons lancé la campagne #JagisJePlante ! Elle vise à rendre le citoyen autonome pour booster les plantations de haies, de murs végétaux, de bosquets comestibles ou encore de mini-forêts urbaines et aider la biodiversité. Pour y parvenir, nous vous proposons la formation #JagisJePlante : un outil pédagogique gratuit co-construit avec Boomforest, qui vous permettra de devenir expert planteur en un temps record !
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