Partout sur la planète, les chercheurs font un constat unanime : le vivant disparaît, parfois très discrètement. Diminution de 33% des oiseaux des campagnes françaises en 15 ans, de 38% pour les chauves-souris entre 2006 et 2016 ou encore de 75% des insectes volants en Europe entre 1989 et 2016… avec près d’une espèce sur cinq menacée de disparition, l’intégrité des écosystèmes est mise en péril1 .
L’érosion de la biodiversité est préjudiciable à plusieurs titres : elle entraîne une perte de diversité ; elle affecte également le fonctionnement des écosystèmes terrestres et aquatiques mais elle réduit aussi leur capacité à s’adapter aux changements climatiques. Or, les écosystèmes procurent de nombreux bénéfices à l’Homme (nourriture, eau, ressources génétiques, etc.). Ces services, dits « écosystémiques », sont dégradés, et à long terme, leur pérennité est menacée2.
Dans le même temps, nous sommes témoins d’une accélération de l’envie d’agir. Face à la convergence des crises que nous vivons, une part grandissante de nos concitoyens choisit de s’engager au service d’actions d’intérêt général sur leur territoire. Cassant certaines idées reçues sur l’individualisme de notre société, les études montrent une forte mobilisation des Français et une nette augmentation de l’engagement bénévole des jeunes entre 2010 et 20193. Cette augmentation s’accompagne aussi de certaines évolutions des formes et thématiques d’engagements citoyens, laissant une part grandissante aux projets de proximité, favorisant à la fois le lien social et la transition écologique du territoire.
La FNH souhaite jouer un rôle majeur dans l’implication des citoyens et notamment des jeunes. Pour cela, en partenariat avec l'Office français de la Biodiversité, la MAIF, la Fondation Léa Nature, la Fondation de France et la Fondation Nature&Découvertes, elle a décidé de se concentrer sur quatre thématiques : la plantation citoyenne, la création de mare, la création de pépinière de quartier et l’appui à un centre de soins de la faune sauvage.
Pourquoi la plantation citoyenne ?
Bien que la surface boisée soit en progression en France métropolitaine ces dernières années, certains milieux, anciennement très riches en biodiversité, voient les arbres continuer à disparaître. Depuis 1950, 70% des haies des bocages français ont disparu, et cette érosion continue de se poursuivre au rythme de 11 500 km par an4. Pourtant, leur rôle sont nombreux et bénéficient autant aux agriculteurs qu’aux riverains attachés à leur territoire : résorption et filtrage des polluants, rôle dans la disponibilité de l’eau, protection contre l’érosion des sols, purification de l’air, habitats pour la faune sauvage…
La plantation citoyenne est puissante, autant symboliquement que par son intérêt concret pour la biodiversité. Relativement facile à organiser, à condition de suivre quelques précautions au préalable, elle permet à tous de pouvoir contribuer à la protection et à la création de corridors écologiques au bénéfice de tous.
Pourquoi la création de mare ?
Les zones humides représentent plus de 23 % du territoire et abritent 45 % des espèces menacées en France métropolitaine. Pourtant, elles sont aujourd’hui soumises à d’importantes pressions. En 10 ans, 41% des sites humides emblématiques se sont dégradés en France5.
Pourtant, une zone humide, aussi petite soit-elle, abrite tout une diversité faunistique : amphibiens, insectes ou encore oiseaux migrateurs…Donc, même de quelques mètres carrés, une mare est un lieu d’accueil exemplaire pour la faune sauvage.
Pourquoi la pépinière de quartier ?
Même si la ville continue de gagner toujours plus de terrain sur la campagne, les bienfaits de la Nature en ville sont de plus en plus étudiés et reconnus. La « renaturation » des centres urbains s’impose donc doucement comme une nécessité.
A ce titre, les pépinières de quartier jouent un rôle majeur car en plus de créer du lien social de proximité, elles sont aussi une source d’approvisionnement en plants et en arbustes pour les écoles, les jardins et balcons, les potagers collectifs voire même les terrains en friche.
Pourquoi l’appui à un centre de soins de la faune sauvage ?
Depuis 2016, ce sont près de 150 000 animaux qui ont été pris en charge par les centres de soins de la faune sauvage en France6. Rapaces ou autres oiseaux, hérissons, chevreuils, chauves-souris…ce sont autant d’animaux dont le destin aurait été tragique sans le travail exceptionnel de toutes celles et ceux qui contribuent à l’action de ces centres.
Malgré que ce soient les seules structures qui accueillent des animaux sauvages blessés sur la voie publique (qui seraient sinon euthanasiés), ils ne bénéficient pas de la reconnaissance et du soutien dont elles ont besoin pour fonctionner.
Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de trouver de nouvelles façons d’aider ces centres de soin à récupérer, soigner, nourrir puis relâcher des dizaines de milliers d’animaux sauvages chaque année.
Sources
1- Rapport de l’Office National de la Biodiversité, 2020
2- Extrait du rapport de synthèse de l’édition 2019 du rapport sur l’environnement en France
3- L’évolution de l’engagement bénévole associatif en France, de 2010 à 2019 / France Bénévolat – IFOP mars 2019
4- Communiqué de l’Afac-Agroforesteries du 29/10/2020
5- www.zones-humides.org
6- www.reseau-soins-faune-sauvage.com
L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?
Pour approfondir le sujet