Le plan à 100 milliards ne couvre qu’un tiers des besoins de financement
La Présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen doit présenter mercredi 11 décembre les contours du Green Deal sensé se concrétiser au premier trimestre 2020. Si aucune décision n’est gravée dans le marbre, les premières informations rendues publiques soulignent l’écart abyssal entre les objectifs affichés et les moyens financiers mis à leur disposition. 300 milliards d’euros d’investissements publics et privés (1) manquent chaque année à l’appel pour financer la course vers la neutralité carbone en 2050. Le plan annoncé de 100 milliards d’euros par an durant 10 ans est loin du compte.
Le plan pressenti ne couvrira pas les grands chantiers indispensables
Seul un tiers des besoins sont couverts par le plan de Madame Von Der Leyen. De manière plus concrète, la Commission Européenne identifie des objectifs stratégiques majeurstels que la rénovation des bâtiments et la décarbonation du secteur des transports via le report modal de 75% de la route vers le rail et le maritime. Mais pour l’heure les moyens sont trop faibles voire inexistants pour mettre en œuvre ces chantiers massifs.
L’absence d’une feuille de route européenne pour mobiliser les investissements nationaux
La Fondation Nicolas Hulot regrette, pour l’heure, l’absence d’une véritable feuille de route européenne pour coordonner et démultiplier la mobilisation de l’investissement public national. Celui-ci est tout aussi essentiel pour engager la transition des secteurs ; l’investissement européen seul ne suffira pas. De même, la transformation de la BEI en banque du climat et le verdissement du budget européen, notamment agricole – pas acté par ailleursne suffiront pas à construire la rentabilité des projets.
Deux exemples pour lesquels les budgets nationaux sont indispensables :
- A l’échelle d’un ménage, pour rénover son logement ou changer de véhicule, les subventions publiques restent un levier fondamental. En France, il s’agit de rénover près de 7 millions de logements.
- A l’échelle industrielle, le soutien annoncé lundi d’une aide publique de plus de 3 milliards d’euros en faveur d’une industrie européenne de la batterie symbolise le type d’action indispensable pour entrainer le secteur privé là où ses indicateurs de court terme ne peuvent l’entrainer.
Sources
1- « How to make the Green Deal work », Policy contribution, Bruegel https://bruegel.org/wpcontent/uploads/2019/11/PC-13_2019-151119.pdf
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