La plupart ont grandi au lycée de Landrecies dans les Hauts de France. Depuis la création en 2011 d’un festival de musique, élément fondateur de leur association Collectif Parasites, ces jeunes, enthousiastes et engagés, fourmillent d’idées pour dynamiser le territoire Avesnois. L’un de leurs projets, proposé par Anthony et soutenu par notre programme J’agis pour la nature, concerne deux journées de chantiers participatifs pour créer une mare et pour planter haies et pommiers, afin de sauvegarder la biodiversité du paysage bocager.
Collectif Parasites une association de jeunesse et d’éducation populaire
Derrière le nom un peu poil à gratter de leur association, Collectif Parasites, ce sont 200 bénévoles, 60 adhérents, 10 administrateurs et 3 salariés qui construisent la transition écologique autour de projets fédérateurs dans un esprit de solidarité.
François, l’un de ses fondateurs et Anthony, qui l’a rejoint un peu plus tard en 2017, s’appuient sur l’événementiel pour valoriser le lien social et relier les gens à leur territoire.
Organisateur de manifestations sous toutes ses formes : culturelle, artistique, pédagogique, sportive et environnementale, Collectif Parasites mise sur la mixité des publics pour nourrir l’envie d’agir pour le mieux vivre de la collectivité dans son ensemble. Une énergie qui infuse parmi tous ses membres et ses adhérents mobilisés pour faire bouger les choses et les gens de l’Avesnois, dans le département du Nord des Hauts de France.
Nouvel objectif : redessiner le paysage bocager, patrimoine de l’Avesnois
Après une période de transition personnelle et un enrichissant road trip à vélo en Turquie qui s’est achevée fin 2019, Anthony est revenu aux sources dans son pays de l’Avesnois. « La révélation, elle s’est faite là-bas ». Anthony veut prendre part à l’aventure familiale et développer la ferme d’élevage bio de ses parents. À 29 ans, il n’hésite pas à retourner « sur les bancs de l’école » et plus précisément signe pour un contrat d’apprentissage avec une école agricole pour apprendre la comptabilité et la gestion, mais aussi la fabrication de fromages et autres techniques de transformation des produits de la ferme.
Un projet qu’Anthony souhaite prolonger au-delà de la certification AB de la ferme puisqu’il ambitionne, en lien avec le Parc naturel régional de l’Avesnois qui lui apporte conseils soutien technique, de restaurer sur son site l’écosystème du bocage Avesnois pour recréer son biotope et préserver ainsi sa biodiversité.
Dans le cadre de son pôle environnement, Collectif Parasites parraine le projet afin de l’aider dans sa réalisation et permettre à tous ses membres et adhérents de (re)découvrir des pratiques paysannes respectueuses de l’environnement essentiellement basées sur l’agroforesterie.
Haies, mares et pommiers, piliers d’une biodiversité bocagère menacée
Chantiers participatifs à la ferme biologique des Provins
Depuis deux ans, 800 mètres de haies destinées à être plessées (sorte de tressage pour constituer un obstacle infranchissable et remplacer les clôtures de fil barbelé) et plusieurs chantiers de plantations d’arbres fruitier en prés-verger (technique d’agroforesterie traditionnelle qui associe la plantation d’arbres fruitiers à la prairie) ont permis de faire participer une cinquantaine de planteurs volontaires, dont 15 élèves du lycée horticole de Landrecies. Cela a permis de donner à découvrir à tous ces bénévoles la valeur de pratiques paysannes respectueuses de l’environnement et durables.
Une action citoyenne : À vos mares, prêts, creusez !
Là où certaines pratiques agricoles (pesticides et phytosanitaires, mono culture et élevage intensifs…) participent à l’effondrement de la biodiversité, la ferme des Provins ambitionne de restaurer l’écosystème, notamment en creusant une mare de 50m2 sur une parcelle de prairie permanente de 1,5 hectare. L’opération est prévue lors d’une première journée de travaux participatif en février/mars prochain. A l’automne, une seconde session est planifiée afin de planter à sa périphérie une haie de saules, une essence ancienne et locale, afin d’en préserver les berges et de contribuer au développement d’un biotope de zone humide, avec sa colonisation naturelle de la végétation et le retour des tritons, libellules et autres grenouilles.
Plus de projets pour une agriculture d’avenir
Anthony souhaite s’installer durablement dans des pratiques conciliant culture, élevage, transformation de produits et vente directe à la ferme. Il compte diversifier l’activité de la ferme avec la plantation de pommiers à cidre, ainsi que des plantations d’essences à bois (chênes, érables, hêtres, charmes…) sur les 42 hectares de l’exploitation afin de créer de l’ombre pour les bovins et d’accueillir une faune locale (insectes et pollinisateurs), restaurer la vie des sols, la décomposition des feuilles enrichissant la terre et les racines décompactant le sol favorisant l’infiltration de l’eau et des nutriments.
Un autre objectif à terme : vendre en circuit court sa viande, des bœufs de race normande, « finie au cidre ». Une méthode consistant à nourrir les bovins au cidre les deux/trois dernières semaines, l’alcool permettant au gras de se diffuser et aux muscles de se détendre. En toute logique, alors qu’il produit exclusivement en bio et que ses bêtes sont élevées en parcours extérieur à l’année (nourries à l’herbe et au foin produit sur place l’hiver) Anthony est très sensible à la question du bien-être animal et participe via son adhésion à « Bio en Haut de France » à la réflexion en cours concernant la création d’abattoirs mobiles.
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