26 millions de personnes sont obligées de prendre la route chaque année à cause des catastrophes écologiques, c’est 1 personne par seconde ! A ce chiffre, il faut ajouter tous ceux qui sont déplacés par la hausse du niveau des mers, la désertification, la dégradation des sols. C’est une redistribution de la population mondiale qui est en marche.
L’environnement est désormais le premier facteur de déplacement des populations dans le monde. La très grande majorité de ces déplacements a lieu en Asie du Sud et du Sud-Est, là où vit plus de la moitié de la population mondiale. Ces déplacés n’ont aucun statut juridique. Récemment la justice néo-zélandaise a refusé le statut de réfugié à un ressortissant des îles Kiribati. La Convention de Genève ne concerne, en effet, que les personnes persécutées pour des raisons politiques. Mais les déplacés climatiques se retrouvent face à une situation particulière, les causes du déplacement étant multiples et parfois difficilement identifiables. La création d’un statut de réfugié climatique ne résoudrait pas le problème de manière satisfaisante. Les Etats doivent avant tout s’accorder sur une meilleure protection des déplacés dans le monde, c’est l’objectif de l’Initiative Nansen.
Les déplacements internes liés aux crises environnementales facteurs de déstabilisation
En Syrie, les sécheresses à répétition de 2007-2010 ont créé un exode rural massif, négligé par le régime de Bachal el-Assad, qui ont alimenté le soulèvement syrien. Déjà, la crise du Darfour avait pour facteur déclencheur un exode lié à la sécheresse.
Dans des régions déjà fragiles, les effets du réchauffement climatique déstructurent les sociétés et peuvent faire imploser des Etats. Ceux qui sont le plus fragile peuvent se trouver incapables de faire face à ces bouleversements et de répondre aux demandes de leurs populations : pertes agricoles, tensions alimentaires, manque d’eau, pressions sur les ressources et les terres, etc. La migration de certaines populations, si elle n’est pas anticipée, peut être source de tensions entre certaines communautés qui ne sont pas habituées à cohabiter. La Syrie a, ainsi, été déstabilisée par les aléas climatiques. La sècheresse ayant frappé gravement le pays entre 2007 et 2010 a causé un exode rural massif vers des zones urbaines. Cela a été un des éléments déclencheurs du soulèvement qui a été réprimé dans le sang par Bachar el-Assad. Au Kenya ou au Darfour, une cascade de mécanismes similaires a eu lieu.
Télécharger l’étude menée par Colin P. Kelley de l’Université de Santa Barbara sur les effets du réchauffement climatique dans le Croissant fertile
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