Comment lutter contre la désertification ?

La lutte contre la désertification, un défi mondial

La désertification se définit par la dégradation des sols et donc la perte de leur fertilité. Elle est due à plusieurs phénomènes :

• l’érosion par le vent ou l’eau,
• la disparition à long terme de la végétation naturelle,
• la détérioration de leurs propriétés physiques, chimiques ou biologiques.

Près du quart des terres agricoles mondiales sont dans un état tel qu’il n’est plus possible de les cultiver ! 40% des terres émergées sont menacées par la désertification, dont plus de 60% sont déjà touchées.

Quel lien entre désertification et activités humaines ? Nos activités ont bien un impact sur la qualité les sols à travers :

• la déforestation,
• l’utilisation à outrance de pesticides,
• la mécanisation d’une agriculture intensive.

Mettant à nu les sols et fragilisant leur biodiversité (vers de terre, champignons...), ces activités affaiblissent les sols face au changement climatique, qui à son tour accentue la désertification.

Ces menaces pèsent sur les productions agricoles et mettent en péril la sécurité alimentaire mondiale. L’ONU estime que 130 millions de personnes devront fuir les famines et les sécheresses engendrées par la désertification d’ici à 2045.

Au total, la désertification menace 250 millions de personnes dans le monde. Comme pour toutes les crises environnementales à venir, ce sont les personnes les plus démunies qui en seront les premières victimes, notamment les populations rurales des zones arides, confrontées à la dégradation de leurs terres agricoles.

Désertification et climat, une convergence des luttes

Les sols constituent un stock considérable de carbone : ils en contiennent deux fois plus que l’atmosphère et la biosphère combinées. La dégradation des sols est liée à leur perte de matière organique. Dans le processus de désertification, la dégradation de cette matière organique engendre des émissions de gaz à effets de serre. Mais en restaurant ces sols ce processus pourrait être inversé : 11 milliards de tonnes de CO2 pourraient être ainsi stockées chaque année. C’est une réelle opportunité, car la restitution de matière organique au sol permet également d’augmenter sa fertilité.

Pour cela notre modèle agricole doit changer. Déployer des méthodes agricoles saines, durables et paysannes permettrait de restaurer les sols, d’assurer un revenu et une alimentation saine aux populations, tout en préservant la biodiversité. C’est l’objectif de l’agroécologie et de l’agroforesterie : s’appuyer sur la nature pour produire une alimentation saine tout en restaurant les milieux naturels, notamment en entretenant la fertilité du sol.

Remettre du carbone dans les sols n’est donc pas une fin en soi, mais un co-bénéfice du développement de modes de production agricole sains et durables.

Des solutions locales pour préserver les sols

Les habitudes à adopter dans notre quotidien pour lutter contre la désertification

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer. En revoyant notre mode de consommation, nous pouvons contribuer à préserver les sols. Quelques exemples :

• Réduire notre consommation de viande. En effet, les animaux d'élevage sont actuellement nourris avec de grandes quantités de soja, à 97% importé. La culture de soja dans le monde, occupait en 2017 l'équivalent à deux fois la surface de la France ! 20% de la production provient de terres illégalement déboisées¹... 
• Réduire notre consommation d’huile de palme (40% de sa production génère de la déforestation illégale²) et de tous les autres produits agricoles qui provoquent la déforestation. Par exemple, le café génère de la déforestation au Brésil, mais aussi en Asie et Ethiopie. 
• Favoriser les fruits et légumes de saison, locaux et provenant d’une agriculture durable (biologique, agroécologie), plus respectueuse des sols.

Ces habitudes sont une première étape pour mettre fin à la dégradation des sols et contribuer à atténuer le phénomène de désertification.

Les projets de terrain favorisant la biodiversité

L’association Loos N’Gourma, soutenue par la FNH, travaille sur ces sujets depuis 1981. En développant l’agroécologie dans le village de Sampiéré au Burkina Faso, elle donne la possibilité aux habitants de s’assurer une autonomie et une sécurité alimentaire.

D’une autre ampleur par sa taille et son étendue géographique, l’initiative de la Grande Muraille Verte est un projet international visant à sortir de la désertification une zone sub saharienne de 7600 km de long et 70 km de large en  promouvant notamment une agriculture locale durable inspirée de l’agroécologie.

Vous aussi vous pouvez vous mobiliser en participant à des activités de restauration et de préservation des écosystèmes, grâce à la plateforme J'agis pour la Nature :

• Planter des arbres
• Planter des haies
• Restaurer des zones humides
• Créer des mares...

Pour trouver une action à réaliser près de chez vous (dès que cela sera possible), rendez -vous sur notre plateforme J'agis pour la Nature