Pour le climat, notre santé, la biodiversité et un revenu digne pour les éleveurs, il est indispensable de réduire notre consommation de produits animaux et de choisir des produits durables lorsque nous en consommons. Mais qu’est-ce que cela veut dire au quotidien ? Quels labels choisir pour manger “mieux” de viande et de produits laitiers ? On vous dit tout.
Réduire sa consommation de produits animaux et privilégier la qualité, un geste pour la planète, sa santé et les éleveurs
- Plus d’⅓ des Français dépasse les niveaux de consommation de viande recommandés par le Programme national nutrition santé.
- 87% des Français est en-dessous des niveaux de consommation recommandés en fibres, pourtant essentielles pour notre santé.
- La consommation de viande, qui ne baisse pas en France, génère une intensification de l’élevage, néfaste pour le bien-être animal, l’eau, les sols et la biodiversité. Par ailleurs, 80 % des émissions de gaz à effet de serre françaises liées à l’agriculture sont générées par l'élevage.
- 30 % des élevages français ont disparu en 10 ans. L’élevage intensif endette les éleveurs et ne leur permet pas de vivre dignement de leur métier.
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Viande et produits laitier : découvrez ce que notre assiette ne nous dit pas
Je télécharge le livret (format pdf - 11 Mo)Manger moins et mieux de viande et de produits laitiers : comment faire au quotidien ?
Pour une alimentation équilibrée pour notre santé et pour la planète, voici quelques recommandations :
- Pour ceux qui mangent de la viande quotidiennement : passez à un jour sur deux, alternez les types de viande et surveillez les consommations peu visibles (plats préparés, plats à emporter, viande transformée, etc). Sur la semaine, cela revient à ne pas dépasser les 450 g de viande (bovin, poulet, agneau, mouton...), dont 150 g de charcuterie (saucisson, jambon…).
- Pour ceux qui en mangent moins : continuez comme ça !
- Lorsque vous en mangez, choisissez de la viande labellisée Agriculture biologique ou Label rouge.
Au quotidien, équilibrez votre assiette grâce à :
- 🥕 200 g de légumes et un fruit en dessert (5 fruits et légumes par jour),
- 🫘 1 portion de légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots rouges…) si vous voulez remplacer la viande,
- 🍚 1 portion de céréales complètes (riz, avoine, sarrasin, quinoa, pâtes de blé…) en plus, si vous avez un grand appétit.
Et par jour :
- 🥜 2 petites poignées de fruits à coque (amandes, noisettes, noix…),
- 🧀 2 produits laitiers maximum, en comptant ceux présents dans les plats préparés, et en privilégiant les produits laitiers non gras et sous label AB ou AOP (Appellation d’origine protégée).
Les politiques publiques doivent accompagner le changement !
Le changement d’habitudes alimentaires ne peut en aucun cas reposer uniquement sur le consommateur ! Nos décideurs, la grande distribution et les entreprises agroalimentaires ont un rôle central à jouer, car :
- L’offre de la grande distribution a un grand impact dans nos choix d’achat : les grandes et moyennes surfaces couvrent à elles seules plus de 80% des achats de viande de boucherie (bœuf, veau, porc…), de volaille et de charcuterie des ménages. Or, leur offre est souvent trop carnée : 92% des plats préparés proposés par la grande distribution contiennent de la viande, par exemple.
- L’offre en restauration hors-domicile n’est pas forcément adaptée : la viande de poulet servie hors-domicile est importée dans la majorité des cas (à 60-75 %), et en restauration commerciale, plus de la moitié de la viande bovine servie est importée. Dans ces circuits, le consommateur a donc souvent peu de choix !
- La publicité et le marketing nous incitent à consommer plus de viande et souvent de mauvaise qualité : les publicités pour la viande et les produits carnés (burgers, tacos, poulet frit) sont également omniprésentes dans l’espace public et dans l’audiovisuel.
- Le coût de ce changement alimentaire est parfois trop élevé pour les ménages, même s’il peut être en partie compensé par la baisse de consommation des produits animaux et le “fait maison”. D’ailleurs, 78 % des Français estiment que les pouvoirs publics devraient agir pour diminuer le prix des produits alimentaires avec un impact faible ou positif sur l’environnement [2].
Comment changer la donne ? Voici comment nous agissons
La FNH mobilise les décideurs pour que ce “moins et mieux” de produits animaux soit accompagné et que tous les acteurs de la chaîne (industrie agroalimentaire et grande distribution) soient mis à contribution, grâce à différentes propositions :
- 🍽️ Obliger la restauration collective et la restauration commerciale à proposer une alternative végétale à chaque repas d’ici 2025 et accompagner la restauration collective pour atteindre en 2024 les objectifs de 60 % et 100 % de viande durable.
- ❌ Interdire la publicité et les promotions sur les élevages qui ne sont pas Label rouge ou en agriculture biologique et ajouter aux publicités la mention des recommandations de santé publique existantes.
- 🔍 Rendre obligatoire la transparence des marges nettes des acteurs de la transformation et de la distribution et les encadrer, afin de mieux rémunérer les éleveurs et faciliter l’accès à la viande de qualité et durable pour tous les consommateurs.
- 💶 Garantir l’accessibilité économique des produits biologiques à tous et toutes : par exemple en mettant en place un chèque alimentaire durable ou en incitant les distributeurs à proposer des paniers de produits biologiques de première nécessité à prix réduits, en période de hausse des prix alimentaires.
Sources
[1] Idele. (2023). Conduite de jeunes animaux croisés lait x viande à l’herbe.
[2] WWF Food Habits Survey, 2022.
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