Donner autant à tant de monde,
grâce à vous c’est possible
dès aujourd’hui.
Alors que le GIEC rappelle régulièrement l’ampleur du défi climatique à relever et que notre dépendance aux énergies fossiles engendre une situation de précarité mobilité pour 13,3 millions de personnes en France, décarboner nos déplacements s’impose comme une nécessité.
Mais plus simple à dire qu’à faire tant la tâche est inédite, à la fois par la rapidité des changements à opérer et par les défis écologiques et sociaux à prendre en compte.
Contraints par des budgets carburants trop lourds, des voitures vieillissantes, des distances à parcourir qui s’allongent ou sans alternative à la voiture individuelle, des millions de citoyens se retrouvent dans l’impasse.
La marche, le vélo, les transports en commun ou le train sont des réponses viables et décarbonées à développer. Et si la voiture électrique peut faire partie de la solution, certaines conditions sont à réunir…
L’industrie automobile est celle qui a détruit le plus d’emplois en 10 ans et les projections sont préoccupantes : 100 000 emplois de plus pourraient être détruits d’ici 15 ans.
On comprend aisément que de tels chiffres inquiètent celles et ceux qui en vivent. En outre, la décision de l’Union Européenne d’interdire la vente des voitures thermiques en 2035, accélère encore cette inquiétude et, avec elle, la nécessité de s’interroger sur les conditions permettant de réindustrialiser nos territoires, tout en accélérant la transition écologique.
Pour relever ce défi complexe, il est indéniable que la filière électromobilité a un rôle important à jouer. Elle est une partie de la solution (renvoi vers étude 3 conditions au VE).
Comme nous l’avons démontré en 2021, dans un rapport publié avec la CFDT Métallurgie (renvoi vers page du rapport), développer une filière électromobilité, orientée vers la sobriété, peut enrayer le déclin de l’emploi en France d’ici 2050.
Les projections de ce rapport démontrent que l’on peut même sauvegarder 33 % d’emplois en plus (comparé au scénario actuel qui conduit vers la désindustrialisation), avec jusqu’à 15 000 emplois attendus dans la production de batteries, 9 000 dans le recyclage ou encore 5 700 dans le rétrofit…
Car ne nous trompons pas de débat, si la filière automobile est en crise aujourd’hui, la faute n’est pas à imputer à la voiture électrique, trop souvent désignée comme le coupable idéal.
Le principal facteur de cette crise réside dans les arbitrages internationaux opérés par les grands donneurs d’ordres du secteur : délocalisations, approvisionnement dans les pays à bas coût et abandon de la production des petits modèles plus légers, y compris électriques, pourtant clé pour répondre à l’exigence de sobriété. En abandonnant ce segment, les constructeurs font encore fausse route…
En effet, s’il est indéniable que le virage vers l’électrique s’amorce, comme en témoigne la forte augmentation des ventes de ce type de véhicules avec 12,1% des ventes de voitures neuves pour l’année 2023, il est tout aussi indéniable que les constructeurs ont fondé leur stratégie sur la vente de véhicules haut de gamme, beaucoup plus chers à l’achat.
Conséquence ? une décorrélation croissante entre l’offre de véhicules d’un côté et l’accessibilité pour un maximum de ménages français de l’autre.
Pour modifier cette tendance, qui ne sera bonne ni pour l’environnement, ni pour les ménages, ni même pour la compétitivité du secteur, la FNH se mobilise aux côtés des syndicats pour porter la nécessité d’une stratégie tournée vers les petits modèles, plus sobres et moins chers.
Aménagement du territoire, politiques publiques, imaginaire collectif : pendant des dizaines d’années, la voiture a été perçue comme le moyen de transport unique, incarnant à la fois la simplicité, la liberté, et une solution de moindre coût.
Or la crise énergétique a engendré une flambée du prix des carburants, contribuant à la précarité des ménages, et les Français sont pour beaucoup dans l’impossibilité de choisir d’autres solutions de mobilités, les alternatives étant souvent inexistantes. Le changement semble parfois impossible tant les résistances sont tenaces et les politiques publiques timorées.
Le baromètre des mobilités du quotidien (2022) porté par Wimoov et la Fondation pour la Nature et l’Homme a permis de mettre en avant l’importance de la précarité en matière de mobilité : ce sont plus de 13 millions de personnes qui sont concernées par une situation d’insécurité en matière de mobilité (précarité relative au prix des carburants, dépendance à la voiture ou potentielle disparition de leur capacité de déplacement). Parmi elles, 4 millions de Français n’ont aucun équipement individuel ou abonnement à un service de transport collectif.
Cette difficulté concorde bien souvent avec des difficultés pour se nourrir ou pour se chauffer, contribuant à renforcer la précarité déjà existante ou à faire tomber des personnes dans une situation de précarité.
La fin de vente des véhicules et utilitaires légers thermiques, prévue en 2035, est indispensable pour atteindre les objectifs climat que se sont fixés la France et l’Union européenne. C’est en s’orientant résolument vers l’électrification que la filière industrielle automobile française a une chance de renouer avec une dynamique positive pour l’emploi et la compétitivité. Pourtant, cette avancée est constamment remise en cause comme le démontre l’exception à cette interdiction, obtenue par l’Etat Allemand, pour les moteurs utilisant des “e-fuels”, carburants de synthèse supposés neutres en carbone. Pourtant, les “e-fuels” ne permettent pas de réduire les émissions de polluants atmosphériques, émettent beaucoup plus de CO2 au cours de leur cycle de vie qu’une voiture électrique, et consomment cinq fois plus d’électricité pour la même distance parcourue. Ils sont également chers à produire : utiliser une voiture avec ce type de carburant pendant cinq ans coûterait 10 000 euros de plus que de faire rouler une voiture électrique à batterie.
C’est pourquoi il est temps de donner une direction claire à la filière automobile. Des milliers d’emplois dans le pays dépendent de la garantie des investissements dans l’ensemble de la chaîne de valeur des véhicules électriques.
Nous appelons le gouvernement français à organiser dans les meilleurs délais, la tenue d’une réunion extraordinaire du Comité Stratégique de la Filière Automobile en l’élargissant aux différentes parties prenantes que nous représentons en tant que ONG environnementales, Think Tank, syndicat ou encore associations de consommateurs. Ce temps collectif s’apparentera à des Etats Généraux de la filière automobile et permettra de réaffirmer la nécessité de tenir nos engagements sur la fin des motorisations thermiques en 2035.
La capacité à se déplacer est très inégalitaire selon les territoires. La métropolisation a engendré des fractures territoriales importantes en termes de solutions de mobilités et certains territoires sont aujourd’hui les oubliés des politiques de transports publics.
En complétant la vision nationale offerte par la deuxième édition du Baromètre, ce focus a démontré l’insuffisance des politiques publiques menées jusqu’ici pour permettre l’acceptabilité de la transition et l’inclusion de tous. Cette transition nécessite que les politiques publiques des transports s’adressent aussi aux plus démunis, et aux territoires les moins pourvus de solutions de mobilités.
En effet, sur 13,3 millions de personnes en situation de précarité mobilité en France, près de 8 millions vivent dans les territoires périurbains. 5,3 millions d’entre eux habitent plus particulièrement dans les zones de densité intermédiaire ou faible, très dépendantes à la voiture individuelle. Ils sont ainsi 21 % à y subir une situation de précarité mobilité, contre 18 % au niveau national. Fortement motorisés les habitants des zones peu denses et intermédiaires disposent quasiment tous d’une voiture (90 %) et près d’un habitant sur deux (48 %) possèdent deux voitures ou plus, contre respectivement 76 % et 35 % au niveau national. Les ménages privilégient ainsi la voiture aux transports collectifs : seulement 6 % des répondants disent utiliser les transports collectifs urbains de manière quotidienne. Raison principale invoquée : l’absence d’alternatives à proximité ! En effet une personne sur quatre habitant estime n’avoir accès à aucun service de mobilité.
A contrario, 80 % des habitants des zones denses déclarent avoir au moins un transport collectif urbain à proximité. C’est bien plus qu’au niveau national où les sondés sont ne sont que 56 % à déclarer y avoir accès. Malgré cela, seuls 36 % des sondés habitants dans cette zone déclarent recourir aux transports collectifs comme mode principal. Plus de 59 % disent même utiliser la voiture tous les jours. Les nombreuses alternatives disponibles (Bus, métros, tram, train, vélos, scooters ou trottinettes en libre-service, aires de covoiturage, autopartage…) ne suffisent pas à convaincre les habitants de laisser leur voiture au garage.
Dans les territoires périphériques, et en particulier les moins denses, les difficultés s’accumulent : prédominance de l’autosolisme, manque d’offres de mobilités, absence d’infrastructures dédiées mais aussi distances à parcourir plus importantes…
En plus de l’aspect financier et écologique, voici deux raisons de laisser laisser sa voiture au garage sur les petit trajets:
Pour en savoir plus découvrez cinq bonnes raisons de laisser sa voiture au garage lorsqu’on a le choix… et surtout en ville !
Saviez-vous que 40% des déplacements en voiture font moins de 3km ?Avec ses 15km/h en moyenne, le vélo va toujours plus vite que les transports en commun (9 à 10km/h pour le bus) ou que la voiture (14km/h) en centre-ville.
Le vélo sur les petits trajets est à la fois économique, écologique et bon pour la santé. Découvrez les 5 raisons de se déplacer à vélo .
Un choix rentable, écologique et générateur d’emplois !
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