Alors que s'ouvre le Mondial de l’Auto, la Fondation aux côtés de 3 organisations environnementales et de 2 syndicats, appelle à réorienter au plus vite la production automobile française vers les petits véhicules électriques, accessibles et créateurs d’emplois.
Les résultats de la stratégie des constructeurs automobiles menée depuis 10 ans en France sont alarmants !
Plus de 100 000 emplois ont été perdus. Les délocalisations et les choix d’affectation de production contribuent principalement à ces pertes d’emplois et à la dégradation de la filière automobile dans l’hexagone. Ce n’est pas la transition vers l’électrique qui est responsable de cette casse sociale depuis des décennies, mais la course au profit, également responsable de la crise climatique.
Le déficit de notre balance commerciale se creuse pour atteindre un niveau record à moins 23,9 milliards en 2023 (sources DGDDI) et les émissions de gaz à effet serre du secteur automobile ne baissent pas suffisamment à l’égard des objectifs fixés.
Pour les automobilistes comme pour les salariés, l’addition est salée : acheter une voiture n’a jamais été aussi onéreux, les prix des carburants sont instables, et le passage à l’électrique réservé aux plus aisés. La dépendance à la voiture thermique crée une forte précarité liée à la mobilité, qui touche désormais 15 millions de personnes en France( Wimoov 2024).
Il n’y a pas de fatalité !
La situation actuelle est la conséquence de mauvais choix stratégiques effectués par les constructeurs, et soutenus en partie par les pouvoirs publics. D’autres choix sont possibles. Si les signataires de cette déclaration ne sont pas d'accord sur tous les remèdes pour préserver la filière, nous sommes tous convaincus que la localisation d’une production de petits véhicules électriques en France, abordables pour le plus grand nombre, peut constituer un tournant. Concentrer de nouveau les savoir-faire industriels sur la production de véhicules accessibles, vraiment moins impactants pour l’environnement, permettrait de renouer avec une dynamique industrielle positive, pour les emplois, l’accès à la mobilité et la lutte contre le changement climatique.
Pour que cette transition soit juste, les constructeurs doivent réorienter leur production et investir pour relocaliser en France et en Europe les activités de production, et pas seulement d’assemblage.
Pour les y inciter, les pouvoirs publics ne peuvent plus dépenser des fonds publics sans contrepartie sur l’emploi et le respect de l’environnement. Pour que cette transition soit réussie, les pouvoirs publics doivent en parallèle s’engager à accompagner la transition des entreprises en difficulté et des ménages vers des mobilités moins carbonées.
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