Texte de la tribune « Prix du carbone : à l’aube de grandes avancées » - les Echos - 06/11/15
Osons faire du prix du carbone un incontournable de l’accord de Paris
"L’introduction d’un signal prix carbone est une condition absolument nécessaire pour que les décisions des agents économiques tiennent compte de leurs émissions de gaz à effet de serre et agissent pour les réduire. Aujourd’hui, 12% des émissions mondiales de GES sont couvertes par des systèmes de taxes carbone ou de marchés de quotas, et une quarantaine de pays ont mis ou prévoient de mettre en place de tels systèmes avec des niveaux de prix différents. En 2017, la Chine finalisera ainsi l’instauration du plus gros marché du carbone au monde. Tous les pays devraient instaurer de tels mécanismes, dans une logique de « corridor carbone » : un prix du carbone variable en fonction de leur situation économique mais croissant avec le temps ; par exemple autour d’un prix moyen 30 $/TéqCO2 en 2020 à 70 $/TéqCO2 en 2030.
Les appels dans ce sens se multiplient : de la constitution du « Carbon Pricing Panel », une Alliance internationale de chefs d’Etat, d’organisations et d’entreprises, jusqu’à la déclaration France/Chine. Nous espérons que la déclaration à l’issue du G20 progresse dans cette voie. Et c’est à Paris, dans le préambule de l’accord, qu’il faudra négocier pour faire figurer noir sur blanc la recommandation de mettre en place un prix du carbone. Cela parait possible si l’on ne tombe pas dans le piège de vouloir inscrire un dispositif précis ou un prix unique.
Dans le même temps, en marge de l’accord onusien, toujours plus d’Etats pourront s’engager volontairement sur un corridor carbone.
Osons faire du prix du carbone un incontournable de l’accord de Paris."
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