La Fondation Nicolas Hulot et l’Institut Veblen déplorent que les députés n’aient pas majoritairement entendu les alertes avérées et répétées de ces derniers jours. Il était tout à fait possible de dire non au CETA pour mieux renégocier l’accord. Les Sénateurs peuvent encore suivre cette voie en s’opposant au texte. La FNH et l'Institut Veblen les exhortent à se montrer lucides et justes. Le dérèglement climatique, l’impasse sociale, les enjeux sanitaires… sont autant de menaces réelles qui doivent impérativement conduire nos dirigeants à ouvrir les yeux. Il ne s’agit pas de s’opposer au commerce mais bien de repenser la politique commerciale dans son ensemble pour qu’elle devienne un levier de transition écologique et sociale. Et c’est possible ! La FNH et l’Institut Veblen formulent déjà des propositions en ce sens et sortiront un rapport complet à la rentrée.
Ratification du CETA : Une décision incompréhensible au regard du faisceau de menaces mises à jour
Alors qu’il a été qualifié de climaticide par la Commission Nationale consultative des Droits de l’Homme, qu’il est décrié depuis par mois par les agriculteurs, les ONG environnementales, et autres associations de consommateurs, associations de solidarité et syndicats de travailleurs … la majorité choisit aujourd’hui, en pleine canicule, de ratifier un texte qui, en faisant primer le droit commercial sur le droit environnemental, va encore aggraver la crise écologique et climatique. Commercer pour commercer en faisant fi des menaces est devenu irresponsable.
Les débats auront au moins eu le mérite de faire reconnaître par tous les groupes parlementaires que les règles sanitaires et environnementales ne sont pas équivalentes entre les produits importés et les produits fabriqués dans l’Union Européenne, notamment dans le secteur alimentaire. Gageons que les Sénateurs puissent s’appuyer sur ce constat pour ne pas voter en faveur de la ratification.
Et maintenant ? Le CETA doit servir de leçon en ouvrant les débats autour de la politique commerciale européenne.
Quoi qu’il advienne du vote des parlementaires, les discussions autour du CETA laisseront une trace dans le débat public. Ces débats, échanges d’arguments, et contre-vérités associées de la part de ses promoteurs, nous intiment de réviser en profondeur notre politique commerciale. A la fois sur le fond pour construire un commerce en accord avec les impératifs écologiques, sociaux et sanitaires de demain et sur la forme pour passer de l’opacité la plus totale à la transparence la plus constructive.
Construire des accords commerciaux, oui, mais dans le respect de l’Accord de Paris, de notre agriculture, de notre santé. La FNH et l’Institut Veblen continuent de formuler des propositions pour que le CETA soit renégocié et plus largement pour faire des accords de commerce des leviers écologiques et sociaux.
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