L’Union européenne a été l’une des premières régions du globe à adopter des objectifs ambitieux afin de lutter contre le changement climatique en affirmant, depuis 2005, souhaiter limiter le réchauffement de la planète à +2° C par rapport à la période préindustrielle.
Pour aller dans ce sens, les défis sont de taille : il s’agit non seulement de réduire de façon drastique les émissions de GES mais également d’assurer une sortie par le haut de la crise économique et d’impulser une économie de la sobriété, seule capable de faire face à la hausse du prix des matières premières et notamment de l’énergie.Les émissions européennes de gaz à effet de serre
80 % des émissions proviennent de la consommation des énergies fossiles
En analysant par secteur la répartition des émissions de GES de l’UE, on constate que la principale source est la consommation d’énergie (production d’électricité et de chaleur, consommation de l’industrie, des transports et des ménages) représentant près de 80% du total de ses émissions de GES. Cette consommation est donc largement liée aux consommations de gaz, pétrole et charbon. Les 20% d’émissions de GES restants concernent notamment l’agriculture (environ 10%) et la gestion des déchets (2%).
Des différences fortes entre les Etats membres
Les anciens pays du bloc soviétique, qui ont rejoint l’Union dans les années 90, connaissent des trajectoires d’émissions assez différentes de celles des 15 Etats d’Europe de l’Ouest. Ainsi, les pays européens les plus émetteurs de GES sont également ceux qui sont les plus avancés économiquement : Allemagne (19,4%), Royaume-Uni (12,7%), Italie (11%), France (10,7%).
L’esquisse d’une transition écologique
Les émissions européennes semblent tendanciellement orientées à la baisse. Cependant, deux secteurs connaissent une forte hausse depuis 1990 : le transport routier ainsi que le transport aérien et maritime. Ils devront donc faire l’objet d’une attention particulière.
Définir des objectifs ambitieux
Réduire de 30 % les émissions en 2020
L'engagement européen de réduire de 20% les émissions de GES n’apparaît pas suffisamment ambitieux au regard des chiffres proposés par le 4ème rapport du GIEC. Celui-ci précise que pour avoir une chance de rester en deçà de +2°C, la réduction des émissions de GES d’ici à 2020 devrait être comprise entre 25% et 40% par rapport au niveau de 1990.
Réduire de 20 % la consommation d’énergie
En 2006, la Commission européenne estimait que ce sont chaque année 20 % de l’énergie qui est gaspillé au sein de l’Union européenne, dû à l’inefficacité. Le potentiel d’économie d’énergie en Europe est pourtant majeur, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Développer les énergies renouvelables
20 % d’ENR d’ici à 2020, c’est l’objectif de l’UE. Cependant les politiques présentent de nombreuses incohérences et certains pays sont encore hésitants à s’engager dans un soutien durable aux ENR.
Renforcer le système européen d’échange des quotas
La Fondation pour la Nature et l’Homme estime qu’il est nécessaire de durcir, dans le cadre du passage à 30 %, les objectifs pour le secteur de l’industrie. Cette mesure aura au moins deux effets positifs :
- Renforcer le signal prix, c’est à dire, en réévaluant le prix du carbone, renforcer les investissements dans l’efficacité énergétique.
- Donner une vraie lisibilité aux acteurs économiques en les inscrivant de manière ferme sur une trajectoire de décarbonisation de leurs activités.
Des mesures pour les émissions diffuses
Trois secteurs doivent constituer la priorité de l’action communautaire sur les émissions diffuses : le transport et l’aménagement du territoire, l’agriculture, le bâtiment et les usages domestiques de l’énergie (chauffage, eau chaude et électricité spécifique). Dans ces trois secteurs, l’objectif de l’UE doit être de réorienter les modes de production et de consommation sur la base de la sobriété (réduction absolue des émissions de GES) et de l’efficacité (réduction des émissions par unité produite ou consommée).
Continent aux faibles ressources en matières premières et en énergies non renouvelables, l’Europe a tout intérêt à se doter d’objectifs ambitieux de décarbonisation de son économie. Les bénéfices potentiels de telles mesures sont patents, tant pour les entreprises, dont la compétitivité peut s’améliorer par l’économie de ressources, que pour les ménages qui seraient moins vulnérables à la précarité énergétique.
Réduire les émissions européennes de gaz à effet de serre de 30% en 2020
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