Selon l’ONG Oxfam, les 67 individus les plus riches de la planète possèdent autant que la moitié de la population mondiale la plus pauvre, soit 3,5 milliards de personnes. La répartition inégale des richesses est un facteur fondamental de la crise climatique car il constitue un véritable obstacle à la transition écologique.
D’un coté, la pauvreté est un frein au développement des modes de consommations et de productions alternatifs : les ménages les moins aisés n’ont accès qu’à des denrées produites à moindre coût, souvent sur un autre contient, et dans des conditions écologiques et sociales peu enviables. Les produits plus respectueux de l'environnement, comme ceux issus de l'agriculture biologique, produit localement, ne leur sont pas accessibles et en conséquence ne se développent pas. A l’autre bout de l’échelle des inégalités, les plus hauts revenus ont une empreinte écologique excessivement lourde et tirent le reste de la société vers une économie basée sur le gaspillage. Réduire les inégalités sociales est devenu un enjeu écologique de premier plan.
Réduire les inégalités sociales est devenu un enjeu écologique de premier plan.
Sur le plan mondial, cette situation révèle une grande injustice : les pauvres sont les victimes de la pollution des riches. Les pays du Sud subissent une double peine : ils n’ont pas été associés au développement (dû notamment à des ressources qui étaient souvent situées dans leur propre pays). Et ils en subissent maintenant de plein fouet le revers. Aujourd’hui, le lac Tchad, qui doit fournir l’eau au Tchad, au Cameroun, au Niger et au Nigeria, occupe moins de 10% de sa surface de 1960. Un peu partout, les pluies sont moins fréquentes mais elles sont plus intenses entrainant une alternance dévastatrice entre sécheresses et inondations. Les rendements agricoles baissent ce qui crée davantage de tensions alimentaires. L’approvisionnement des villes africaines est impactées par le stress hydrique ou la désertification. Selon la Banque mondiale, le changement climatique pourrait entraîner en Afrique une hausse des prix des denrées alimentaires pouvant aller jusqu’à 12 % en 2030 et 70 % à l’horizon 2080…
Mais la répartition des responsabilités et des charges n’est pas si simple. Lorsque le Nord a commencé son développement, il ne pouvait pas prévoir les conséquences physiques. En revanche, le diagnostique scientifique étant parfaitement établi et connu aujourd’hui, le sud engage sa responsabilité en considérant son tour venu … Mais, si les usines sont aussi polluantes dans certains pays émergents, c’est bien souvent pour répondre à la demande des pays du nord … Le nord et le sud se renvoient la balle.
Mais les COP sont l’occasion d’un débat mondial sur le mode de développement, notamment avec les pays émergents. Financer la transition vers une économie bas carbone est un des objectifs affichés de la conférence de Paris. Pour aider les pays en développement, les Etats se sont fixé comme objectif à Copenhague de transférer 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. C’est le prix de la solidarité et de l’assurance d’un futur viable. Cette somme devra financer les investissements nécessaires à l’atténuation et à l’adaptation des pays en développement. Elle devra augmenter après 2020. Il s’agira d’un « plan Marshal » au niveau mondial, le plus important jamais effectué. C’est la plus grande « relance » économique de l’histoire : investir massivement dans les pays du Sud pour construire un modèle économique mondial propre. Un des objectifs de la COP21 est de financer la solidarité planétaire et la transition écologique de l’économie mondiale.
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