Considérés comme des mangeurs d’hommes, les requins sont victimes d’une image négative et dangereuse davantage liée à une légende voir d’une psychose qu’à la réalité. Ils font en revanche partis des espèces les plus menacées et sur les 350 espèces recensées, 30 sont actuellement en voie de disparition.
10, c’est en moyenne le nombre de décès dus à des attaques de requin. En comparaison à d’autres animaux, le chiffre est même faible. Les éléphants et les tigres sont responsables de 100 décès par an, les crocodiles de 1 000 et le moustique est le plus dangereux avec 725 000 décès ! En probabilité, il y a plus de risques d’être tué par une chute de noix de coco à la plage que par un requin… Pourquoi la méfiance perdure alors que les attaques sont rares ? La médiatisation systématique de ces accidents n’aide pas à comprendre le mode de fonctionnement du requin qui ne mord pas pour tuer mais parce qu’il confond l’homme avec ses proies habituelles. Sur l’ensemble des espèces de requins, seules 3 espèces peuvent attaquer l’homme : le requin blanc, le requin bouledogue et le requin tigre.
La population a diminué de 90%
Le requin continue donc d’avoir une réputation de dangereux prédateur pour l’homme alors qu’il est lui même une victime ! 100 millions de requins sont tués chaque année pour leurs ailerons. En 100 ans, la population des requins a ainsi diminué de 90% à cause de la pêche en masse et illégale de leurs ailerons qui se vendent sur les marchés asiatiques. La méthode pour récupérer ses ailerons est barbare, interdite et elle a un nom : le « Shark Finning » (littéralement la pêche aux ailerons). Cela consiste à appâter les requins, les hisser sur un bateau, leur couper les ailerons et les relâcher en pleine mer. Incapables de se déplacer, ils agonisent alors au fond de l’océan parfois pendant plusieurs jours et meurent d’asphyxie… Avec de tels comportements, la reproduction de l’espèce est directement menacée, les requins se reproduisant tardivement. Une vingtaine de pays (Indonésie, Taiwan, Inde, Pakistan, Yémen, Somalie, Équateur, Sénégal, Espagne) contribue actuellement à 80% des prises mondiales.
Un régulateur essentiel pour les écosystèmes marins
Situés en haut de la chaine alimentaire, les requins mangent les poissons malades, blessés ou faibles ce qui permet d’avoir un écosystème sain en évitant la propagation de maladies et en permettant la reproduction des espèces les plus fortes. Actuellement, une dizaine d’espèces est protégée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Parmi elles, le grand requin blanc, le requin baleine, le requin pèlerin, le requin océanique à pointe blanche, 3 requins-marteaux (halicorne, grand et lisse) et le requin-taupe.
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