A 25 ans, un diplôme d’ingénieur agro en poche et déjà une solide expérience professionnelle, Delphine décide de revenir au Bernay, dans l’Eure, pour lancer Les petites l’Ouches. Le concept : une légumerie conserverie zéro déchet, qui valorise le surplus de la production des maraîchers locaux en bio, tout en formant et accompagnant des personnes éloignées de l’emploi. Un beau projet lauréat de notre programme Génération Climat.
Avec Génération Climat, la Fondation accompagne les jeunes vers l’engagement et la création d’initiatives pour le climat et la biodiversité. Depuis 2016, nous avons soutenu plus de 1 000 jeunes à concrétiser leur projet !
Une conserverie où rien ne se jette, tout se transforme !
Les petites l’Ouches récupère les surplus, les fruits et légumes hors calibre des maraîchers partenaires. Après lavage et épluchage, les tomates sont réduites en sauce, les légumes transformés en soupes et les fruits cuits en compote ou en confiture. Des plats de légumes sont également préparés : ratatouille, curry et autres tartinables mettant en œuvre légumineuses (lentilles, pois chiches), dans des recettes testées par une vingtaine de personnes, avant d’être conditionnés dans des bocaux en verre. Ces bocaux seront ensuite récupérés grâce à un système de consigne.
Actuellement, les petites l'Ouches fabrique des conserves sous sa marque propre, exclusivement en bio, distribuée dans les épiceries fines et magasins bio de l’Eure, de l’Orne et du Calvados dans un rayon n’excédant pas 100 km. Par ailleurs, elle produit des conserves en prestation de services pour des agriculteurs et des maraîchers locaux bio, mais aussi en conventionnel, qui ne disposent pas d’installations nécessaires pour transformer leurs produits. Il s’agit d’un bon moyen pour ces producteurs de lutter contre le gaspillage en transformant le surplus de production dans des produits à haute valeur ajoutée et de les vendre localement à la ferme, dans des magasins ou sur les marchés.
Une légumerie qui met en lien les producteurs locaux et les acteurs de la restauration collective
En parallèle, les petites l’Ouches approvisionne les restaurants collectifs (écoles, hôpitaux, EHPAD…) dans un rayon de 50 km, en légumes crus, lavés, épluchés, découpés, prêts à être cuisinés et conditionnés sous vide. En effet, par manque de moyens humains ou matériel, ces structures doivent souvent avoir recours aux surgelés ou aux boîtes de conserve et se trouvent de fait démunis pour respecter la loi Egalim en vigueur (20% de produits bio, 30% de produits durables à horizon 2022).
L’ambition : fournir environ 100 tonnes de légumes pour 1 million de repas par an, dans un rayon de 40 km depuis Bernay, d’ici 2025.
"Avec plus de 10 millions de repas par jour, la restauration collective est un maillon essentiel pour la transition agricole et alimentaire. La FNH se mobilise depuis longue date pour que ce secteur ait les moyens et la méthode pour faire évoluer ses pratiques. Le travail mené par les petites l'Ouches est essentiel car il répond à une vraie problématique des restaurants collectifs : s'approvisionner toujours plus en produits durables et locaux."
Renforcer la résilience alimentaire de l'Eure : défi relevé !
« Résilience », c’est bien le terme approprié pour qualifier la double mission de l’association les petites l’Ouches : concilier le développement économique des territoires grâce à une filière alimentaire de proximité qui favorise l’agriculture locale et en même temps, agir auprès de personnes en précarité en les accompagnant pendant deux ans dans leur parcours de formation professionnelle. L’association vise d'ailleurs l’accompagnement à l’emploi de 25 personnes d’ici 2024.
Delphine a réussi son pari : 6 mois après l'ouverture de la conserverie (septembre 2022), une trentaine d’agriculteurs sont partenaires et 25 000 bocaux sont produits. Maintenant, elle se fixe l'objectif de produire 100 000 bocaux par an !
"Devenir lauréats de Génération Climat a été un coup de pouce financier bienvenu, mais surtout une mise en relation avec le réseau de la FNH dans le secteur de la restauration collective et du zéro déchet".
Investie de longue date dans le monde associatif, Delphine, très enthousiaste à l’idée de servir d’exemple, propose visites et formations pour inciter d’autres structures et collectivités à reproduire le modèle et développer ainsi d’autres conserveries en régions !
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